Avec "La Comédie humaine", Balzac tente de peindre dans toute son intégralité et avec précision la société de son temps. "La Comédie humaine" témoigne en effet d'une volonté descriptive aussi bien qu'explicative où l'étude des mœurs est approfondie. Il écrit ainsi dans Les Marana « De cette vie [celle de la plupart des femmes mal mariées], un homme n'en put raconter que les faits, les cœurs féminins seuls en devineront les sentiments. N'est-ce pas une histoire impossible à retracer dans toute sa vérité ? […] [S]a peinture exigerait des observations si minutieuses que, pour les gens avides d'émotions dramatiques, elle deviendrait insipide. Cette analyse, où chaque épouse devrait retrouver quelques-unes de ses propres souffrances, pour les comprendre toutes, ne serait-elle pas un livre entier ? ».
L'auteur montre donc bien ici la difficulté de faire de la vie des femmes mal mariées un roman, surtout en tant qu'homme, car il ne peut en raconter « que les faits » et non les sentiments, ce qui fait de Balzac un grand observateur qui nous apparaît dès lors plus scientifique que romancier. Mais, dans les deux cas, il semble que la vie d'une femme mal mariée soit « impossible à retracer dans toute sa vérité » c'est-à-dire conformément au réel, en exposant non seulement les faits, mais aussi les sentiments. Cependant, comme l'expose l'auteur lui-même, cela supposerait une quantité inouïe de détails qui pour le lecteur du roman avide « d'émotions dramatiques » peuvent sembler sans intérêts. Ici encore se pose le problème d'une œuvre qui soit, pour les femmes en particulier, didactique puisqu'elles pourraient comprendre toutes leurs souffrances après avoir lu ce que Balzac appelle de manière scientifique « une analyse » de la vie des femmes mal mariées.
[...] Ce personnage est conçu pour faire naître une réflexion sur la société moderne. *Julie comme miroir de la condition féminine, héroïne exemplaire de ce que les femmes sont amenées à connaître, à souffrir et à sentir. *Personnage exemplaire par la multiplicité des événements qu'elle vit (mort d'un enfant, volonté de suicide, cocuage ) chaque chapitre met en scène une nouvelle crise de la vie d'une femme. Importance du discours autoral *invasion du récit par le discours où le discours explicatif et moraliste reste le plus souvent subordonné aux intérêts du récit et où l'équilibre est à peu près maintenu entre ces deux formes de la parole. [...]
[...] Soit, la femme est condamnée à la résignation, soit à l'amour maternel, soit à la transgression. Toute l'œuvre est construite selon une logique tragique qui conduit à un destin fatal. *prédétermination à la faute. [...]
[...] Transition : La femme de trente ans prouve donc bien qu'un roman peut être scientifique dans la mise en évidence de nombreux détails sans que pour autant cela soit sans intérêts pour le roman. D'autant que ces descriptions minutieuses ont pour but de rendre précisément compte de la vie de certaines femmes pour donner au roman une autre dimension. III°Un roman exemplaire et didactique Julie comme modèle *le titre présente Julie comme une instance de vérité. *Balzac présente un type individualisé, un personnage dont les caractéristiques principales synthétisent un type social. [...]
[...] Transition : Malgré le fait de ne pas pouvoir tout dire, l'œuvre de Balzac tend tout de même à une certaine exhaustivité ce qui implique de faire des observations minutieuses qui ne sont pas pour autant insipides. II°Un roman minutieux Un roman du regard (Catherine NESCI) *Importance du regard, regard complice et voyeuriste du je dans Le doigt de Dieu, fascinant et déclencheur de catastrophes dans Les deux rencontres *l'importance donnée au regard n'est jamais innocente. Par exemple, le regard de Julie qui veut à tout prix et contre la volonté paternelle jouir de la vue de son amant dès l'ouverture du roman peut être rattaché à la première faute de l'héroïne. [...]
[...] Ici encore se pose le problème d'une œuvre qui soit, pour les femmes en particulier, didactique puisqu'elles pourraient comprendre toutes leurs souffrances après avoir lu ce que Balzac appelle de manière scientifique une analyse de la vie des femmes mal mariées. A partir de ce programme, il semble alors intéressant d'analyser particulièrement La femme de trente ans, le roman de la femme mal mariée dans la Comédie Humaine, et de voir en quoi cette œuvre soulève la difficulté pour l'auteur de faire une œuvre sur les mœurs de manière quasi scientifique sans l'être pour autant. [...]
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