Élisa est la femme de Gilles, un ouvrier. Ils vivent avec leurs 2 enfants et un troisième est en route. Tout va pour le mieux dans cette petite vie quand la sœur d'Élisa, Victorine, vient s'en mêler et séduire Gilles. Alors qu'Élisa est alitée suite à son accouchement, la sœur en profite et séduit l'homme de sa sœur (on ne dit pas son « mari » ni son « compagnon »). S'en suit une série d'événements où on assiste à la vie passive d'Élisa face à cette union extra-conjugale. Elle se replie dans un rôle de mère protectrice à l'égard de Gilles.
Un sacrifice qu'elle payera au prix de sa vie.
On a ici un couple, avec deux, bientôt trois, enfants. Ce contrat de mariage tacite ou ce lien établi de conjugalité, de cohabitation et de parentalité, on en parle très peu, mais pourtant c'est ce qui va retenir Élisa toute sa vie dans cette petite vie rangée, dans l'attente de son Gilles. Lorsque Élisa comprend ce qui se passe entre son mari et sa propre sœur, elle réagit à peine.
[...] Élisa, comme Antigone, va devoir payer d'elle-même, sacrifier son corps afin de retourner les choses. C'est le seul acte déraisonné qu'elle opère de tout le roman. Déraisonné à nos yeux, mais ayant un sens pour elle. Elle paye de son corps pour libérer son mari. Il est vide de l'intérieur et seul un tel acte pourra le repeupler entièrement et lui permettre d'entrevoir à nouveau l'avenir. Elle, qui vivait dans le passé, commet un acte dans le présent afin d'ouvrir un avenir possible à son mari et ses enfants. [...]
[...] (On a vu que Balzac, dans ses romans, traitait des êtres purs comme des êtres souvent dépouillés par des êtres qui leur sont proches. Ici, Victorine est la sœur d'Élisa et c'est le mari de sa sœur qu'elle vient séduire, insouciante, sans même penser au futur puisqu'elle s'en lasse finalement.) Étrange réaction dans un cas de tromperie. De plus, Elisa continue sa petite vie de tous les jours comme si de rien n'était, tentant de ne rien changer aux règles qui régissaient sa vie jusque-là. [...]
[...] La femme de Gilles, de Madeleine Bourdouxhe Bref résumé du livre Élisa est la femme de Gilles, un ouvrier. Ils vivent avec leurs 2 enfants et un troisième est en route. Tout va pour le mieux dans cette petite vie quand la sœur d'Élisa, Victorine, vient s'en mêler et séduire Gilles. Alors qu'Élisa est alitée suite à son accouchement, la sœur en profite et séduit l'homme de sa sœur (on ne dit pas son mari ni son compagnon S'en suit une série d'événements où on assiste à la vie passive d'Élisa face à cette union extra-conjugale. [...]
[...] Elle vit à peine dans le présent et ne peut pas se projeter dans un quelconque futur car ses projets sont pleins d'incertitudes depuis l'égarement de son mari. Comme chez Antigone, on a ici des êtres dominés par la loi de leur passion ou de leur raison. Elisa est dans le raisonnable, dans le raisonné. Elle n'agit jamais de façon déraisonnée. En opposition, Victorine et Gilles sont dans l'univers du passionnel, des passions incontrôlables. Cette passion et cette raison sont comme deux lois qui régissent leurs rapports sociaux, humains, leurs rapports à la vie. [...]
[...] On ne retrouve pas une vengeance typique de la loi du Talion ou autre. Élisa pardonne, tente de sauver les apparences, de garder ce qu'il reste de sa vie d'avant la faute. On a une impression bizarre, c'est Élisa qui semble devoir opérer pour la rédemption de la faute commise par son mari et sa sœur. À la manière de Robinson Crusoé qui sur son île se purifiait de sa faute et s'émancipait par le travail; à la sueur de son front, dans le petit monde qui est le sien (c'est-à-dire sa maison de laquelle elle ne sort presque jamais), Élisa tente d'effacer la faute commise. [...]
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