Les Faux-Monnayeurs, André Gide, 1925, roman d’apprentissage, roman sentimental, roman noir
Publié en 1925 à la NRF, et considéré par Gide lui-même comme son premier (et unique) roman, alors que bien d'autres œuvres l'ont précédé.
Crise du roman pendant l'entre-deux-guerres. Surproduction. Un climat nouveau s'installe avec le développement des prix et de la presse littéraires : ère de la commercialisation et du vedettariat. Le roman devient un genre fourre-tout.
+ crise des valeurs : l'homme révolté succède à l'homme ambitieux. Remise en cause de théories scientifiques considérées jusque là comme acquises + psychanalyse + début de l'entrée dans la civilisation de masse : mal de siècle, d'où romans de l'adolescence exprimant toutes ces incertitudes, une entrée dans la vie hésitante et non plus conquérante.
On reproche au roman (Breton, Valéry) de ne relever que « les moments nuls de la vie » et d'être trop facile. Interrogations pour savoir si le roman doit copier le réel ou non, opposition de l'art à la vie.
Réalisme concurrencé par les nouveaux moyens d'information (reportages, etc.) qui mettent en prise directe avec la vie. Idéal d'un roman englobant qui exprimerait à la fois la totalité du réel et l'ensemble des procédés romanesques.
Les frontières avec les autres genres, notamment la poésie, s'estompent.
On attend donc une technique romanesque nouvelle.
[...] Les groupes contre l'individu : nationalistes, faux-monnayeurs anarchistes. Très peu de persos échappent au système familial : les oncles, Edouard et Strouvilhou, tout deux au centre des intrigues. + Lilian et l'amie anglaise de Sarah (Miss Aberdeen). Tous les quatre se mêle à l'intrigue en curieux. Variations sur un même modèle : révolte [même âge] Bernard, Olivier, Armand ; faiblesse [même famille] Georges, Olivier, Vincent ; échec conjugal (Marguerite, Pauline, Mélanie), condition féminine (Rachel, Laura, Sarah). + Edouard/ Passavant, Bernard/ Olivier, Edouard/ Strouvilhou, Vincent/ Alexandre etc Critique des foyers clos Valeurs imposées par le groupe vs tendances profondes de l'individu. [...]
[...] André Gide, Les Faux-Monnayeurs Contexte : Publié en 1925 à la NRF, et considéré par Gide lui-même comme son premier (et unique) roman, alors que bien d'autres œuvres l'ont précédé. Crise du roman pendant l'entre-deux-guerres. Surproduction. Un climat nouveau s'installe avec le développement des prix et de la presse littéraires : ère de la commercialisation et du vedettariat. Le roman devient un genre fourre-tout. + crise des valeurs : l'homme révolté succède à l'homme ambitieux. Remise en cause de théories scientifiques considérées jusque là comme acquises + psychanalyse + début de l'entrée dans la civilisation de masse : mal de siècle, d'où romans de l'adolescence exprimant toutes ces incertitudes, une entrée dans la vie hésitante et non plus conquérante. [...]
[...] Les frontières avec les autres genres, notamment la poésie, s'estompent. On attend donc une technique romanesque nouvelle. Résumé : On peut distinguer quelques grandes lignes dans cet enchevêtrement d'intrigues : - roman d'apprentissage, avec pour héros Bernard dont l'émancipation prend la forme d'une initiation qui finit sur un renoncement (puisqu'il retourne chez lui) - roman sentimental : plusieurs intrigues amoureuses sont présentées en 1e et 2e partie : Edouard & Olivier, Laura (Edouard, Douviers, Vincent), Vincent (Laura, Lilian), Bernard (Laura, Sarah). [...]
[...] Amour conjugal = illusion ( Molinier, Profitendieu, Douviers) seul amour heureux = Edouard et Olivier Pareil pour les liens du sang : sentiments les + sincères = père Profitendieu pour Bernard, Séraphine pour Gontran. Image paternelle = encombrante, entrave les tendances naturelles. Mieux vaut être bâtard. L'initiation à la vie passe le reniement des siens. Les familles spirituelles sont des pépinières de faux-monnayeurs (la pension) Tous sont idéalistes, des expressions toutes faites leur masque le réel. [...]
[...] Potentialités réalisées par les différents personnages (contrepoints, échos), liberté mal exploitée (Bernard), genre romanesque - Le biais, l'intrusion (l'indiscrétion), le détournement (lettres) Déconstruction/ parodie des conventions romanesques : - Il n'y a pas de sujet. - Intrigues sans cesse détournées, et certaines inachevées - La multiplicité des narrateurs empêche toute identification - Lyrisme entravé (émotions de Vincent coupées en plein élan par Lilian, le siège cassé, les œufs de La Pérouse ) - Destruction de l'illusion romanesque (interventions du narrateur, présentation indirecte des événements) L'adolescence intellectuelle Après-guerre culte de l'adolescence. La révolution surréaliste rappelle l'effervescence du symbolisme. [...]
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