Les fausses confidences, Pierre Marivaux, valet, artisan du futur dénouement de la pièce, personnage théâtral
Le théâtre de Marivaux exprime en recourant au procédé de travestissement et de la manipulation, la lutte entre l'amour et la convenance sociale. Ainsi, dans Les fausses Confidences, comédie en prose et en trois actes de 1737, une riche et jeune veuve, Araminte, courtisée par un comte que sa mère veut lui faire épouser, est la victime d'une machination de son propre valet, le rusé Dubois. Grâce à ses fausses confidences et autres stratagèmes, il tente de lui faire aimer et épouser son ancien maître Dorante, jeune homme d'un rang social inférieur qui est amoureux d'Araminte. Alors que Dorante est devenu l'intendant d'Araminte, Dubois fait intercepter une fausse lettre désespérée de son ancien maitre annonçant son départ à cause du futur mariage d'Araminte et du comte. La lettre est ensuite lue à tous, à la grande confusion d'Araminte qui affaiblie doit prendre parti...
[...] La scène a également un intérêt psychologique fondé sur le spectacle d'une Araminte étourdie et affaiblie qui sent que la situation lui échappe. Si la maîtresse est paradoxalement vaincue, le valet est paradoxalement vainqueur comme fin stratège, maître de la parole et de l'action, acteur désintéressé et légèrement inquiétant. Ce personnage théâtral ne symbolise-t-il pas dans cette mise en abîme, le metteur en scène et au-delà le dramaturge lui-même, Marivaux, puisque le dramaturge conçoit son intrigue comme autant de fils tirant les marionnettes que sont ses personnages. [...]
[...] Dubois a l'air de faire profil bas, il joue les valets zélés - Dubois vouvoie sa maitresse et lui montre des marques de respect avec "Madame" par exemple. Il a conscience de lui être socialement inférieur. Il est également poli avec Mlle Marton mais beaucoup moins avec Arlequin qu'il considère comme un subalterne : il fait des différences dans la domesticité d'Araminte. - De plus, Dubois se montre soumis de par son attitude. Il est en quête d'approbation avec n'est-ce pas Madame ? (l25). [...]
[...] -Dubois en alternant entre deux registres, place Araminte devant un choix, elle-même avoue Ce sont mes affaires sous-entendu, de cœur. Toutefois à la fin de la scène, elle ne tranche pas le dilemme puisqu'elle ne fait que congédier son valet. Transition : Dans cette scène qui préfigure le dénouement, Araminte est une nouvelle fois la victime de son valet, et toujours davantage affaiblie par Dorante. II. INTERET PSYCHOLOGIQUE A. Araminte tente de garder la maitrise de la situation - Pendant la confrontation, Araminte tente de sauver la face sans rien avouer. [...]
[...] La lettre est ensuite lue à tous, à la grande confusion d'Araminte qui affaiblie doit prendre parti . En quoi le valet est-il ici l'artisan du futur dénouement de la pièce ? Nous répondrons en étudiant l'intérêt dramatique de la confrontation, puis l'intérêt psychologique du au personnage d'Araminte, et enfin, l'intérêt social et symbolique, incarné par un valet tout puissant : Dubois. I. UN INTERET DRAMATIQUE A. Dubois précipite le dénouement - Le valet se joue d'Araminte : il lui conseille de congédier Dorante pour qu'elle fasse l'exact contraire de ce qu'il lui dit. [...]
[...] - Elle s'indigne contre son valet comme le montrent les didascalies ; le dialogue devient de plus en plus rapide, ses phrases sont exclamatives, elle donne des ordres et finit par le chasser. C. Bien qu'Araminte congédie Dubois, cela ne règle rien - La congédiation de Dubois préfigure celle de Marton - Si elle suivait sa raison, elle devrait congédier Dorante, mais ce choix de la convenance sociale aurait des conséquences désastreuses pour son cœur. Au contraire, le choix de l'amour mécontenterait sa mère et ferait scandale. Il s'agit donc d'un choix douloureux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture