Boule de Suif emprunte son cadre spatial à des lieux géographiques réels, comme l'indiquent les références à Rouen, Tôtes, Dieppe ou Le Havre, des villes bien connues de Maupassant, originaire de Normandie. L'intrigue se construit sur des évènements historiques : la défaite de 1870 et l'invasion prussienne. L'auteur se serait également inspiré d'un fait divers raconté par son oncle ; le personnage de Boule de Suif renverrait à une certaine Adrienne Legay, qui exerçait la même profession. De plus, suite à une invasion, il est tout à fait possible - voire normal - que la population fuie.
Le héros n'est plus l'intrépide, l'invincible, aux airs nobles ou à la force démesurée, voué à accomplir des exploits exceptionnels ou à subir les caprices inexplicables de la fatalité, mais une prostituée, marginale et méprisable par sa basse condition sociale, ainsi hissée au rang d'héroïne éponyme d'une oeuvre littéraire.
Bien que les personnages soient fictifs, il n'en reste pas moins que leurs comportements demeurent vraisemblable. Ils sont chacun représentatifs de leur classe sociale et auraient pu exister en 1870.
[...] Le comte et la comtesse de Bréville sont d'une extrême courtoisie, mais en vérité, rien ne les intéresse plus que de bien paraître aux yeux des autres.
Ils tiennent tant à leur réputation et à leur intégrité sociale qu'ils préfèrent mourir de faim plutôt que de solliciter directement l'aide et la générosité d'une prostituée. Monsieur Loiseau est le premier à aborder Boule de Suif pour la flatter sur le fait qu'elle a été assez prévoyante pour apporter des provisions. (...)
[...] UNE FIN AUGURÉE o Comment la construction du récit amorce la fin de l'histoire ? LE RENVERSEMENT DES VALEURS o Comment Maupassant dénonce-t-il l'hypocrisie des honnêtes gens ? L'ARGUMENTATION ET LA RELIGION o Quels sont les arguments utilisés pour convaincre Boule de Suif ? UN MESSAGE OBJECTIF ? o Le réalisme dans Boule de Suif est-il purement objectif ? LE RÉALISME Boule de Suif emprunte son cadre spatial à des lieux géographiques réels, comme l'indiquent les références à Rouen, Tôtes, Dieppe ou Le Havre, des villes bien connues de Maupassant, originaire de Normandie. [...]
[...] Monsieur Loiseau est le premier à aborder Boule de Suif pour la flatter sur le fait qu'elle a été assez prévoyante pour apporter des provisions. Madame Carré-Lamendon, elle, fait semblant de s'évanouir pour ne pas avoir à prier Boule de Suif de lui donner un peu de victuailles. Les Bréville ont essayé de se tenir le plus haut, mais ils acceptent, en remerciant la grande amabilité de madame Ces personnages, censés être honnêtes, sont tous pris d'un immense sentiment de supériorité, qui les pousse à l'hypocrisie. Par des moyens détournés, ils parviennent à s'emparer du panier de victuailles. La faim justifie les moyens. [...]
[...] Boule de Suif est une prostituée. Alors elle est méprisée par l'ensemble de la société. Mais on s'aperçoit, au fil du récit, que si elle a des mœurs légères, elle possède aussi des principes nobles et dignes. Elle se montre très patriotique ; c'est d'ailleurs parce qu'elle a frappé un soldat ennemi qu'elle a fui. Plus édifiant encore, Boule de Suif est un personnage très pieux et très croyant. C'est aux religieuses qu'elle propose d'une voix humble et douce de partager sa nourriture. [...]
[...] UNE FIN AUGURÉE Boule de Suif porte ce surnom dégradant à cause de son physique. Le portrait dressé par Maupassant se fonde sur une métaphore filée de la nourriture : grasse à lard mais néanmoins appétissante la figure pareille à une pomme rouge Elle est présentée comme un aliment, prête à être consommée. Malgré son appétit (reflété par son physique gras), elle partage généreusement sa nourriture avec les voyageurs affamés. Lorsqu'elle accomplit ce geste, elle offre déjà de sa personne en rejetant sa gourmandise et, symboliquement, son corps (à cause de sa réification en aliment). [...]
[...] Ils sont chacun représentatifs de leur classe sociale et auraient pu exister en 1870. Les descriptions minutieuses contribuent à créer l'illusion du vrai. Là où le romantique fait ellipse, le réaliste lui, se sert des faits anodins pour rendre son récit plus vraisemblable : dans Boule de Suif, les personnages ont faim, dînent, dorment, se réveillent. La chronologie est respectée, chaque jour est détaillé. Les indications de temps permettent d'ancrer l'histoire dans un cadre temporel précis ; on sait par exemple qu'il s'est écoulé quatre nuits de séjour forcé à l'auberge de Tôtes. [...]
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