Baudelaire, écrivain français du XIX° siècle a écrit « Un hémisphère dans une chevelure », poème en prose extrait du recueil intitulé Le Spleen de Paris (1869), et qui fait écho à « La chevelure », poème en vers tiré des Fleurs du Mal (1857). Le poème « Un hémisphère dans une chevelure » peut se scander en quatre parties : d'une part le premier paragraphe qui fait office d'introduction, ensuite les deuxième et troisième séquences ayant une fonction résomptive par rapport à ce qui suit, puis les trois paragraphes suivants qui expriment un voyage immobile, et enfin la dernière séquence qui a une valeur de conclusion, et qui est à mettre en parallèle avec la première. Les thèmes de la sensualité, du rêve, du voyage et de l'exotisme jalonnent le poème.
Tout d'abord, le titre « Un hémisphère dans une chevelure » traduit explicitement une métaphore cosmique. Effectivement l' « hémisphère » renvoie à la moitié Sud de la Terre d'après le sous-titre « Poème exotique ». De plus la préposition « dans » signifie qu'il se passe quelque chose à l'intérieur même de la chevelure, et en l'occurrence qu'il y a de la vie en son sein, puisque l'hémisphère représente une partie du monde terrestre, qui est vivant et qui porte la vie.
Le poème débute par une prière : « Laisse-moi » ; le locuteur semble demander une permission à son allocutaire, d'entrer en contact avec ses cheveux. La première personne du singulier : « moi » renvoie à Baudelaire s'adressant à une femme qu'il tutoie. Ce tutoiement traduit une relation intime entre eux.
La fait d'entrer en contact avec la chevelure à travers le sens olfactif représente beaucoup pour le poète : « respirer », « l'odeur de tes cheveux », « mouchoir odorant ». La chevelure semble dégager un parfum qu'il apprécie beaucoup.
L'adverbe « longtemps » répété deux fois exprime le désir du poète de prolonger ce moment dans le temps. La senteur de la chevelure l'enivre, lui procure du plaisir et semble vitale pour lui. La comparaison « y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l'eau d'une source » exprime la nécessité de Baudelaire de toucher, de voir et de sentir la chevelure pour vivre. Cette dernière est comparée à « l'eau d'une source » qui désaltère, vivifie.
[...] Le poème s'achève sur une ultime séquence qui est à mettre en parallèle avec la première dans le sens où elle la reprend par anaphore : Laisse- moi ( ) longtemps De même, il y a un parallélisme de structure puisque dans la seconde séquence le locuteur désire approcher le chevelure avec le sens gustatif, et qu'il fait une comparaison entre le goût des cheveux et les souvenirs : Quand je mordille tes cheveux ( ) il me semble que je mange des souvenirs comme dans la première séquence où il s'en approche à travers l'odorat et compare la senteur de la chevelure aux souvenirs. Le poème est donc achevé comme si une boucle s'était refermée. De plus il comporte sept séquences, ce qui est un chiffre à rapprocher de l'harmonie et de la perfection, tout comme l'est le voyage dont il est question tout au long du poème. Le poème en prose Un hémisphère dans une chevelure met en évidence un voyage imaginaire dans le temps à travers l'évocation de souvenirs passés, et dans l'espace. [...]
[...] Le titre Un hémisphère dans chevelure illustre le caractère immense à travers le terme hémisphère que contient un petit espace : la chevelure Seul le rêve permet cette incohérence. En effet, on observe une relation de partie-tout entre un rêve et voilures mâtures grandes mers L'expression prosaïque plein de souligne ce lien de partie-tout. Le champ lexical de l'océan est présent ; voilures mâtures grandes mers moussons ; et annonce la métaphore de la chevelure- océan présente par la suite. [...]
[...] Explication linéaire de Un hémisphère dans une chevelure (poème exotique), extrait du recueil Le Spleen de Paris de Baudelaire Baudelaire, écrivain français du XIX° siècle a écrit Un hémisphère dans une chevelure poème en prose extrait du recueil intitulé Le Spleen de Paris (1869), et qui fait écho à La chevelure poème en vers tiré des Fleurs du Mal (1857). Le poème Un hémisphère dans une chevelure peut se scander en quatre parties : d'une part le premier paragraphe qui fait office d'introduction, ensuite les deuxième et troisième séquences ayant une fonction résomptive par rapport à ce qui suit, puis les trois paragraphes suivants qui expriment un voyage immobile, et enfin la dernière séquence qui a une valeur de conclusion, et qui est à mettre en parallèle avec la première. [...]
[...] De même l'expression peau humaine anticipe les caresses de ta chevelure Ces deux séquences dont la première insiste sur le voyage de l'auteur à travers les sens, et la seconde sur le voyage au sens propre, anticipent les trois paragraphes suivants qui développent ce voyage imaginaire. Les trois séquences en question retracent le voyage précédemment évoqué, à travers plusieurs étapes. Tout d'abord, l'anaphore : Dans ( ) de ta chevelure reprise au début de chacun des trois paragraphes, met en évidence trois étapes correspondant précisément à chacune des trois séquences. [...]
[...] Les sens de la vue, de l'odorat, du toucher et de l'ouïe sont mentionnés successivement à travers une gradation ponctuée d'exclamations : Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! Tout ce que je sens ! Tout ce que j'entends dans tes cheveux ! Ces exclamations traduisent le caractère extraordinaire de la vie présente dans la chevelure. La gradation entrecoupée de points d'exclamations accélère le rythme, ce qui donne l'impression qu'il existe du mouvement et de la vie dans la chevelure. [...]
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