Génie, famille de robe, préciosité, cérémonie sacrée, cérémonie sans dieu
Son nom de poète, si étrange, ne l'est pas plus que son
nom véritable : Alexis Saint- Léger Léger. Son œuvre est
si difficile que son génie n'est guère connu que d'un
public d'initiés, malgré l'attribution du prix Nobel de
littérature en 1960.
Né à la Guadeloupe dans une vieille famille de robe, il fait, à partir de 1914, une carrière de diplomate, d'abord en Extrême-Orient. Entre les deux guerres, il est l'une des « éminences grises » du Quai d'Orsay et termine sa carrière comme ambassadeur de France.
[...] Une œuvre exilée 1. Déployant imperturbablement ses nobles versets sur le ton liturgique de l'éloge et de l'incantation, la poésie de Saint-John Perse pourrait paraître immuable. En réalité chacun de ses recueils est nettement individualisé : dans Éloges (1911), il dit adieu à son enfance créole; dans Anabase (1924), il raconte symboliquement une incursion dans le désert de Gobi qui prend les proportions d'une découverte de la terre; dans Exil (1942), il arrête un instant sa course errante pour contempler avec inquiétude l'irruption des éléments déchaînés contre la civilisation des hommes ; dans Vents (1946), un poème admiré par Claudel, il évoque tous les souffles destructeurs ; dans Amers (1957), il réalise une sorte d'épopée marine pour redevenir plus humain dans ses recueils les plus tardifs : Chronique (1960), Oiseaux (1963, Chanté par celle qui fut là Chant pour un équinoxe, 1975) Mais le faste de sa prosodie, la préciosité de son vocabulaire l'éloignent d'un lecteur avide d'une tendresse qu'il ne saurait y trouver, d'autant que cette immense cérémonie sacrée qu'organise l'auteur est une cérémonie sans dieu. [...]
[...] Saint-John Perse (1887-1975) Un exilé Son nom de poète, si étrange, ne l'est pas plus que son nom véritable : Alexis Saint- Léger Léger. Son œuvre est si difficile que son génie n'est guère connu que d'un public d'initiés, malgré l'attribution du prix Nobel de littérature en 1960. Une vie d'exilé Né à la Guadeloupe dans une vieille famille de robe, il fait, à partir de 1914, une carrière de diplomate, d'abord en Extrême-Orient. Entre les deux guerres, il est l'une des éminences grises du Quai d'Orsay et termine sa carrière comme ambassadeur de France. [...]
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