Nombreux sont les auteurs qui ont traité de l'exil dans leurs oeuvres, c'est le cas par exemple d'Albert Camus ou Jean Jacques Rousseau. Ce qui nous intéresse dans notre contexte c'est l'exil volontaire et non l'exil par la contrainte. Cela s'explique par le fait que le personnage qui fera l'objet de notre étude dans le roman de Bowles a choisi volontairement de s'exiler, c'est-à-dire de s'installer très loin de son pays d'origine.
C'est par l'écriture que nous est renvoyée une réalité de l'exil peu reluisante. Pour les auteurs, l'écriture est l'idéal outil qui prend en charge ce qui est censément donné par le réel, le recrée voire le crée. Elle retravaille l'espace en lui conférant une identité reconnaissable et compréhensible grâce à l'imaginaire subjectif et grâce également à notre complice subjectivité. Il semble que beaucoup d'expériences vécues par les personnages ont été vécues par les auteurs eux-mêmes, mais ceux-ci, s'ils ont réellement vécu chacune de ces expériences, il n'est pas une des évocations pour laquelle ils se contentent de la réalité.
[...] L'exil intérieur Par exil intérieur» nous entendons la solitude dans laquelle tombe le personnage pour des raisons intrinsèques à sa propre psychologie et qui se traduisent par la frustration de ne pas avoir réussi à se faire aimer comme c'est le cas chez Dyar dans son rapport avec Khadija. Le thème de la solitude revient dans l' uvre comme un leitmotiv. Parfois même, ce thème fait l'objet d'une prolepse8 et se prononce comme un signe annonciateur d'une future tragédie : [ ] ni le vide qu'il sentait, ni l'intensité de cette sensation de paralysie progressive gagnant sans cesse et grosse d'une menace effrayante. [...]
[...] Jean Lacroix dit dans Le sens du dialogue : Dans l'isolement la Société est présente comme ressentiment. 8 Gérard Genette, Figure III, Edt : Seuil, Paris p : Bowles Paul, Après toi le déluge, p : l'exil moral Nous pensons que l'exil revêt une dimension morale quand il devient lié à la prise de conscience du personnage, Dyar en l'occurrence, de sa futilité, de son échec, de sa lâcheté on ne peut concevoir la morale sans son rapport avec la société et notre personnage est exilé par rapport à sa vie en société. [...]
[...] Gasparini Philippe, EST-IL JE, éd. Seuil, Paris p. Gérard genette, Figure III, éd. Seuil, Paris p. Goethe, Les souffrances du jeune Werther, éd. Le livre de poche, Paris p. Jacques Madelain, L'Errance et l'itinéraire, éd. Sindbad, Paris Ric ur Paul, Soi-même comme un autre, éd. Seuil, Paris p. [...]
[...] Pour lui elle n'était que comme un oiseau à mettre dans une cage : 13 Ibid, p : S'emparer des choses est pourtant le penchant le plus naturel de l'humanité. Par ailleurs, la froideur dans le contact avec le monde environnant et avec les gens pousse les personnages à se retrancher derrière des barrières psychologiques faites de méfiance et de rejet. Mais derrière l'apparente force que le personnage essaie d'afficher il y a un profond gouffre d'angoisse et de tristesse qui frise parfois l'épouvante. [...]
[...] Le sentiment douloureux des limitations dans l'espace et dans les perspectives est proprement constitutif du caractère de ce personnage qui rejette toute forme de d'altérité. Pour Dyar le roman se ferme sur une sorte de descente vers une inéluctable déchéance Bibliographie Bowles Paul, Après toi le déluge, éd. Gallimard, Paris p. DACO Pierre, Les prodigieuses victoires de la psychologie, éd. Marabout, Paris p Denis Huisman et André Verges, La connaissance, Tome II, éd. Fernand Nathan, Paris p. Freud Sigmund, Psychopathologie de la vie quotidienne, éd. Petite bibliothèque Payot, Paris p. [...]
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