Pour Lettres du plat pays de Jean-Luc Outers et Kristien Hemmerechts, j'aurais pris plaisir à réaliser un commentaire de style, cependant, la forme même de l'oeuvre, la correspondance, me gênait un peu. En effet, les thèmes n'étant évoqués que par bribes, j'aurais du découper plusieurs passages afin d'obtenir un texte suffisamment conséquent pour le commenter. J'ai donc choisi d'étudier cette oeuvre comme je l'étudierais avec un public d'étudiants, c'est à dire en commentant des petits extraits ou propos de manière isolée, mais tout en tachant des les regrouper par thèmes.
Tout d'abord, je pense qu'un petit rappel de la situation linguistique en Belgique est nécessaire. Jusqu'en 1978, la seule langue officielle de la Belgique est le français. Le 31 Juillet 1921, une loi instaure une frontières linguistique: les communes du Nord doivent désormais utiliser exclusivement le néerlandais et celles du Sud le français; l'agglomération bruxelloise est, quant à elle, bilingue. Mais selon le principe du recensement décennal, la frontière peut bouger en fonction de l évolution de la sociologie linguistique. Le mouvement flamand s'oppose radicalement au principe d'une frontière évolutive; la frontière linguistique est définitivement fixée par les lois de 1962 et 1963, lois votées dans un Parlement où les députés flamands représentent une majorité écrasante. Cette controverse alimente la querelle linguistique en Belgique depuis plus de 45 ans.
[...] Jean-Luc Outers apporte une attention particulière à la langue, comme le montre ces propos. Tout d'abord le sens des mots : les mots n'ont parfois pas le même sens d'une langue à une autre, ou au contraire, plusieurs mots existent pour désigner un même mot dans une langue; il en donne un exemple assez cocasse page 58, avec l'expression « rouler un patin », où il existe deux mots pour dire « langue » en néerlandais. Parfois même, des mots n'ont pas d'équivalent d'une langue à l'autre, comme le mot anglais « shallow », qui caractérise quelque chose de « peu profond » mais qui n'a pas de mot propre en français pour exprimer cet état. (...)
[...] Nos cours de flamand étaient très scolaires et ne donnaient guère envie de parler. Page 20, K.H. «Les flamands aimeraient certainement mieux leurs compatriotes francophones si ceux-ci ne parlaient pas si lamentablement leur langue, à quelques exceptions près. Ce matin j'écoutais Joëlle Milquet à la radio [ ] Pourquoi ne donne-t-elle pas tout simplement ses interviews en français, pour que quelqu'un puisse ensuite les résumer en néerlandais? Pour J-L.O., le néerlandais représente un souvenir d'enfance douloureux, celui d'être scolarisé dans une communauté où la langue est différente de la sienne. [...]
[...] Jean-Luc Outers apporte une attention particulière à la langue, comme le montre ces propos. Tout d'abord le sens des mots : les mots n'ont parfois pas le même sens d'une langue à une autre, ou au contraire, plusieurs mots existent pour désigner un même mot dans une langue; il en donne un exemple assez cocasse page 58, avec l'expression rouler un patin où il existe deux mots pour dire langue en néerlandais. Parfois même, des mots n'ont pas d'équivalent d'une langue à l'autre, comme le mot anglais shallow qui caractérise quelque chose de peu profond mais qui n'a pas de mot propre en français pour exprimer cet état. [...]
[...] Le mouvement flamand s'oppose radicalement au principe d'une frontière évolutive; la frontière linguistique est définitivement fixée par les lois de 1962 et 1963, lois votées dans un Parlement où les députés flamands représentent une majorité écrasante. Cette controverse alimente la querelle linguistique en Belgique depuis plus de 45 ans. Présentation de l'œuvre et de ses auteurs. Dans Lettres du plat pays, on traitera moins de la cohabitation d'un auteur avec la langue française que de la cohabitation de deux langues dans un même pays. [...]
[...] De notre côté de la frontière, cette distinction n'existe pas. On apprend des choses.( . ) Mais il serait bon que chaque flamand ait son ami francophone et que chaque francophone ait son ami flamand. Page 56, J-L.O. Je pense à ceci: jour après jour, chacun dans notre langue, nous tissons un lien de part et d'autre de la frontière linguistique pendant que la Belgique se détricote sous nos yeux. Le thème de l'amitié est omniprésent dans ces correspondances. Quoi de plus logique quand on sait que nos auteurs se connaissent depuis déjà longtemps. [...]
[...] En 2008, le prix Rossel des Jeunes lui est accordé pour son dernier roman, Le voyage de Luca. Née en 1955 à Bruxelles, Kristien Hemmerechts vit aujourd'hui à Anvers. Après avoir étudié la philologie germanique, sa carrière d'auteur de fiction débute avec trois nouvelles écrites en anglais. Elle publie ensuite en langue néerlandaise nouvelles et romans qui connaissent un immense succès, comme Een zuil van zout en 1987, Anatomie d'un divorce (1999) ou encore Le jardin des innocents (2005) (traductions françaises). [...]
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