Dans cette pièce de Jean Genêt, trois personnages sont mis en scène : Claire, Solange et Madame.
Claire et Solange sont les bonnes de Madame, elles sont caractérisées par une robe noire, des bas de fils de noirs et des talons plats: "L'actrice qui joue Solange est vêtue d'une petite robe noire de domestique. Sur une chaise, une autre petite robe noire, des bas de fil noir, une paire se souliers noirs à talons plats." De plus, les bonnes sont caractérisées par un univers propre à leur entité, la saleté, la cuisine et ses odeurs nauséabondes “ rots de l'évier” , une forme de pauvreté que madame qualifie de “ténèbres infernales”. Dans toute la pièce les bonnes ont une volonté de meurtre de madame. Elles dénoncent sont univers de luxe et de coquetterie. En dépit de leur haine envers Madame elles n'osent pas s'affirmer lorsqu'elles sont face à Madame.
[...] Sa main gauche maintient la tête droite de l'autre femme. Ces deux figures féminines sont collées l'une à l'autre, épaulent contre épaules, si bien qu'elle semble fusionner pour ne faire qu'une seule et même personne. Cette impression de fusion se ressent également par le fait que les deux personnages sont liés par le tablier. La figure féminine de gauche peut être la représentation du personnage de Madame. En effet, tous les détails de l'illustration correspondent à la description ce personnage. [...]
[...] Dans la troisième partie de la pièce, le sentiment de haine qui était clairement énoncé dans la seconde partie devient de plus en plus ambigu. D'une part Solange reste fidèle à son sentiment de haine envers madame. Par les didascalies, on apprend qu'elle est sèche, mais aussi ironique : Solange sèche. Le tilleul va refroidir p77 et Madame est trop bonne p78. En revanche, deux interprétations sont possibles aux paroles de Claire et donc à ses sentiments envers madame. Dans un premier temps, Claire est sèche comme sa sœur : Claire, sèche. [...]
[...] Enfin, Claire dit : Madame est belle ! p76 avec un ton de reconnaissance qui met en évidence sont admiration certaine envers Madame. Madame, dans cette partie de la pièce, reprend la supériorité par rapport aux bonnes. Sa domination s'exprime par les longueurs des répliques, la suprématie des lieux qui lui sont réservées secrétaire penderie par les expressions de son pouvoir qui se caractérise par sa beauté madame est belle ou encore par sa richesse Vous avez de la chance qu'on vous donne des robes moi je dois les acheter Elle utilise les bonnes pour se faire valoir et ses sentiments envers les bonnes sont ambiguës madame semble à la fois maternelle et bienveillante, mais aussi manipulatrice et méprisante. [...]
[...] C'est une relation perverse où Claire domine Solange. On peut comparer Claire au metteur en scène de cette mise en abîme. C'est Claire qui prend en main le jeu de rôle alors que Solange est l'aînée. Claire exprime sa supériorité par des ordres à l'impératif tels que Préparez ma robe p16, Sortez-les p17 ou encore Taisez- vous idiote, ma robe p18. Ses propos sont humiliants envers sa sœur Je serai belle. Plus que vous ne le serez jamais De plus, un conflit amoureux apparaît entre les deux sœurs. [...]
[...] En effet, sur cette illustration, il est difficile d'identifier les personnages. Elle représente bien toute la complexité et l'ambiguïté de la pièce. Elle témoigne à la fois de la relation maître/serviteur, car la bonne soutient et maquille Madame, mais aussi de la relation fusionnelle et de l'amour entre les deux bonnes. En effet, la main soutenant le visage peut être interprétée comme une marque d'affection, mais également comme une marque de supériorité de Claire sur Solange. Dans cette illustration, tout a été mis en oeuvre pour respecter au mieux les exigences du dramaturge. [...]
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