Le personnage de Dom Juan est né il y a 4 siècles, en 1624, avec l'espagnol Tirso de Molina. Depuis, l'histoire est devenue un mythe, un récit fondateur qui a traversé les pays et les siècles. Il y a eu de très nombreuses réécritures depuis Tirso de Molina sous différentes formes, en effet, on peut trouver cette œuvre sous forme de pièces de théâtre, d'opéras, de récits, de chansons ou encore de poèmes.
La version de Molière date de 1665. Le titre est Don Juan ou le festin de Pierre. Don Juan est un libertin athée marié à Dona Elvire. Mais il est accaparé, très peu de temps après son mariage, par de nouvelles conquêtes. Séducteur impénitent, il convoite toutes les jolies femmes, quel que soit leur rang social. Au cours de ses périples, Don Juan est suivi par son valet nommé Sganarelle.
La pièce de Molière a été rapidement censurée car elle comporte des critiques audacieuses contre la religion et contre la morale.
La première scène :
Sganarelle s'entretient avec l'écuyer de Dona Elvire, la femme de Don Juan. Cette dernière a été enlevée du couvent par le séducteur mais est délaissé quelque temps plus tard.
Don Juan, quant à lui, est parti avec son valet à la conquête d'une autre femme.
Dans cette scène d'exposition est brossé le portrait de Don Juan, un débouché et un impie.
[...] Tout d'abord, nous pouvons observer une fascination notamment lorsqu'il effectue un mimétisme du vocabulaire de son maître (langage soutenu, érudit) : inter nos qui est une expression latine signifiant entre nous D'ailleurs la représentation visuelle permet d'observer le fait que le valet prononce maladroitement cette expression. un pourceau d'Epicure L'expression Pourceau est d'ailleurs dévalorisante, elle présente Don Juan comme un jouisseur bestial. Sardanapale qui est un roi légendaire d'Assyrie connu pour sa débauche, sa luxure. Des hyperboles dévoilent une forme d'enthousiasme à l'égard de son maître : le plus grand scélérat (accentuation avec l'emploi du superlatif absolu) tant d'horreurs un grand seigneur méchant homme Sganarelle présente son maître comme un chef-d'œuvre, un portrait, un être exceptionnel. [...]
[...] Est présent dans ce texte le champ lexical de la religion avec diable ciel enfer Ainsi que le champ lexical des croyances populaires de son époque avec le loup-garou le moine bourru Le moine bourru était un lutin malfaisant vêtu d'un habit de bure qui semait la panique dans les rues. Conclusion : Don Juan, dont le portrait est brossé par son valet apparaît ici comme un être impie, méprisant toute croyance populaire ou religieuse, mais également comme un homme de valeur faisant parti d'une élite. Molière a choisi dans cette pièce de faire défendre la religion chrétienne par Sganarelle, un personnage peu instruit poltron et ridicule. Donc par un bouffon, un pitre. [...]
[...] Etude analytique : Dom Juan de Molière ; Acte premier le portrait de Dom Juan fait par Sganarelle Introduction générale de l'auteur et de l'œuvre : Le personnage de Dom Juan est né il y a 4 siècles, en 1624, avec l'espagnol Tirso de Molina. Depuis, l'histoire est devenue un mythe, un récit fondateur qui a traversé les pays et les siècles. Il y a eu de très nombreuses réécritures depuis Tirso de Molina sous différentes formes, en effet, on peut trouver cette œuvre sous forme de pièces de théâtre, d'opéras, de récits, de chansons ou encore de poèmes. [...]
[...] Son rang aristocratique est mis en exergue par Sganarelle avec les expressions : un grand seigneur mon maître Sardanapale Le valet le compare d'ailleurs au diable pour évoquer son pouvoir : il me vaudrait bien mieux d'être au diable que d'être à lui Dom Juan, présenté par son valet dans cette première scène, paraît donc comme un homme sans cœur, n'ayant aucun remord à briser les rêves des jeunes et à les utiliser pour multiplier ses conquêtes et assouvir ses désirs. Mais il apparaît également comme un homme puissant et imposant du prestige. 2ème axe de lecture : un valet fasciné et craintif face à son maître Sganarelle porte des sentiments ambivalents à l'égard de son maître. [...]
[...] Un envoyé, un chien, un diable, un turc, un hérétique Dans cette phrase on observe une gradation ascendante qui accumule des termes de plus en plus proches de l'athéisme. qui ne croit ni . ni Cette négation est un moyen d'accentuer sa nature blasphématoire. De plus, l'auteur utilise des expressions évoquant une certaine bestialité de son personnage avec mots : bête brute chien pourceau d'Epicure Il utilise également des références à la débauche avec le pourceau d'Epicure. En effet Epicure est un moraliste grec prônant que le bonheur passe par l'usage raisonnable des plaisirs de la vie. [...]
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