L'Étrange cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde, Robert Louis Stevenson (1886), roman fantastique, époque victorienne, Frankenstein, Dracula, Utterson, psychanalyse freudienne, moralité, psychologie, bien et mal
Il s'agit d'un roman fantastique typique de fin du XIXe siècle victorien (Dracula, Frankenstein…). Frankenstein alertait sur le progrès de la médecine et de la conduite de l'homme comme Prométhée moderne. Dracula chatouillait les interdits sexuels et les désirs nocturnes. Stevenson lui aussi écrit un roman qui n'est pas qu'une simple histoire d'horreur.
[...] Le roman semble porter une morale simple, voire simpliste : il existe une part de mal en chacun de nous. II. La psychanalyse freudienne Reprenons la morale de fin : on a tous une part de mal en nous, Arendt appelle ça « l'inhumain qui se cache en chacun de nous ». Il faut savoir qu'à l'époque de Stevenson ce message était plus original qu'aujourd'hui. La psychanalyse freudienne apparait en 1893 soit 7 ans après le roman de Stevenson qui était lui très intéressé par la psychologie. [...]
[...] Comme le disait Arendt lors du procès de Eichmann cet inhumain qui se cache en chacun de nous a besoin d'un catalyseur pour s'exprimer qui est ici représenté par la potion magique, que l'on peut aisément rapprocher à une addiction à l'alcool ou à la drogue. Pour se soulager de Hyde, le Dr. Jekyll a besoin de quelque chose d'extérieur. III. La forme fantastique Enfin, on doit se pencher sur le choix de la forme fantastique, qui est un genre bien plus de profondeur qu'on le pense au premier abord. Le roman est fantastique comme le montre éléments surnaturels présents (potion magique et transformation/métamorphose d'un homme en un autre). [...]
[...] Le fantastique est un moyen judicieux d'aborder des questions d'une grande profondeur. Ici, c'est une forme de vulgarisation métaphysique. À force de simplifier le fantastique parvient même à donner une dimension symbolique. Comme La Fontaine traitait de morale en parlant d'animaux, Stevenson traitait de psychanalyse et du mal par l'histoire du Dr. Jekyll et son double. Lorsque nous étions enfant nous avons appris la cigale et la fourmi sans réellement comprendre la portée de la fable, mais on l'a comprise une fois plus grand. [...]
[...] C'est la même chose pour le roman de Stevenson. C'est une œuvre que l'on apprécie adolescent, mais que l'on comprend pleinement qu'une fois adulte. C'est là que réside la force du fantastique. Il transforme le vice en Dracula, l'orgueil en Frankenstein et le mal/pulsions inconscientes en Mr. Hyde. Elle met un visage sur les choses et nous aide à aborder les grands problèmes métaphysiques en leur donnant une forme. [...]
[...] L'Étrange cas du Docteur Jekyll et de Mister Hyde – Robert Louis Stevenson (1886) Il s'agit d'un roman fantastique typique de fin du XIXe siècle victorien (Dracula, Frankenstein Frankenstein alertait sur le progrès de la médecine et de la conduite de l'homme comme Prométhée moderne. Dracula chatouillait les interdits sexuels et les désirs nocturnes. Stevenson lui aussi écrit un roman qui n'est pas qu'une simple histoire d'horreur. I. L'Angleterre victorienne Le roman se passe dans l'Angleterre victorienne. On y trouve peu de description physique, mais Stevenson décrit bien les conventions sociales et normes d'un notaire et d'un médecin du XIXe ; un monde de politesses et de formules ampoulées. [...]
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