Le chapitre 26 du livre des Essais est dédié à une aristocrate du Sud-ouest, Diane de Foix, qui attendait un enfant et avait demandé à Montaigne des conseils en matière d'éducation. Il écrit donc De l'institution des enfants qui traite de l'éducation. Montaigne commence par condamner une école désastreuse qui mise tout sur la mémoire sans former la réflexion. Il oppose la formation du jugement au remplissage de la mémoire. L'éducation qu'il envisage se fera de façon pragmatique par l'exemple et jouera sur le désir de l'enfant ce qui explique la nécessité du précepteur qui établit avec l'enfant une relation personnelle.
Quel est l'idéal de Montaigne en matière d'éducation ?
[...] Son acquisition ne doit pas être orientée pour en faire l'étalage ou pour s'enrichir. Montaigne rejette une connaissance utilisataire, il rejette l'idée du gain car il s'agit d'apprendre pour soi ce qu'il affirme l.4 : Qu'il s'en enrichisse et s'en pare au-dedans Il préconise une acquisition désintéressée, de la culture, des lettres qui rendent l'homme libre par la réflexion et le recul qu'ils lui permettent. Seuls les fils des familles nobles pouvaient recevoir une éducation. - refus de la science. [...]
[...] Montaigne emploie une 2ème métaphore de la nourriture qui souligne que l'éducation a pour but de se construire soi-même. Montaigne rappelle qu'une éducation digne de ce nom a pour finalité d'éveiller un esprit libre. Il donne l'exemple de l'enseignement de la philosophie : le maître expose les différentes doctrines, c'est à l'élève de réfléchir et de choisir lui-même ce qui lui convient. Le précepteur doit proposer un choix à l'élève, le doute est érigé en modèle implicite de conduite : Il choisira s'il peut, sinon il demeurera dans le doute La certitude est souvent un témoignage de bêtise. [...]
[...] L'apprentissage fondé sur la mémoire ne met pas en jeu le jugement ni l'esprit critique : notre rôle, ce n'est que redire ce qu'on nous a dit La répétition du verbe dire suggère la stérilité mécanique de cet enseignement qui ne demande à l'élève aucun effort de réflexion. Montaigne propose un enseignement qui valorise l'autonomie et le jugement personnel. - refus de l'enseignement collectif. La création des collèges se développe au 16ème siècle. Chaque être humain est unique pour Montaigne donc l'enseignement doit être du sur mesure. Il est donc logique de privilégier un enseignement individuel. [...]
[...] Le collège rend plus savant mais sans rendre meilleur ni plus sage. Montaigne propose donc un idéal d'éducation construit sur le dialogue visant à développer le jugement personnel et libre de l'élève. La finalité de cette éducation n'est pas de produire une encyclopédie sur deux pieds mais tout simplement un être humain. C'est une éducation essentiellement morale, savoir se conduire ne se limite pas à respecter le bien et le mal, c'est se montrer capable de discernement de lucidité, de mesure, de modération. C'est aussi savoir écouter et dialoguer. [...]
[...] C'est pourquoi il nous propose un programme destiné à un seul élève (un enfant de maison). Il insiste sur le choix du précepteur qui doit incarner une nouvelle manière d'enseigner. II) Une nouvelle manière d'enseigner 1. Rôle du précepteur Le précepteur doit avoir la tête bien faite et être capable de penser avec ordre et méthode mais aussi de se conduire. Il doit incarner lui-même un modèle du résultat à obtenir. Le rôle qu'il tient auprès de l'enfant est double, intellectuel et moral. [...]
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