Ce passage, avec le chapitre 5, constitue une sorte d'épilogue. Le livre se termine par le long monologue intérieur de Manuel : il constate avec perplexité les métamorphoses que la guerre a opérées en lui et en vient à méditer, non sur la fin de l'Histoire, mais sur « l'infinité possibilité du destin » et sur l'aventure des hommes. Dans Brihuega reconquise mais dévastée, Manuel erre seul dans les rues silencieuses de la ville, avec pour seul compagnon son chien : il repense à ces mois de guerre qui l'ont fait devenir un autre homme, et à ce qu'apportera la fin de la guerre, qui fera de lui encore un autre homme. Manuel entend les combattants de la veille jouer au piano, et s'aperçoit qu'il a besoin, lui aussi, de réécouter cette musique qu'il croyait avoir laissé dans une autre vie. Manuel se présente donc comme le personnage dont on suit le plus l'évolution tout au long du livre : il l'ouvre et le ferme. Il est tel un écho, un fil conducteur. Il est une figure, qui dans cette scène, se voit liée à la vie, l'espoir et la victoire
[...] Manuel entend les combattants de la veille jouer au piano, et s'aperçoit qu'il a besoin, lui aussi, de réécouter cette musique qu'il croyait avoir laissé dans une autre vie. Manuel se présente donc comme le personnage dont on suit le plus l'évolution tout au long du livre : il l'ouvre et le ferme. Il est tel un écho, un fil conducteur. Il est une figure, qui dans cette scène, se voit liée à la vie, l'espoir et la victoire. I. L'homme dans l'Histoire face à lui-même, sa vie et son destin. A. Un personnage individuel ou collectif ? [...]
[...] Cet animal est capital : il est le seul qui accompagne Manuel. L'animal est une figure du vivant, à la fois représentatif de l'indifférence du monde et de l'innocence martyrisée car il n'est d'aucun côté : d'un maître fasciste, il passe à un maître républicain. Ce chien montre l'évolution des formes animales dans le roman qui deviennent plus complexes, plus attachantes et plus humaines parce que plus symboliques de la condition de l'homme. Dans la douleur, l'animal et l'homme se rejoignent. [...]
[...] La nature est présente, toujours vivante, et elle se fait entendre. Les bruits prennent donc une place capitale ici parce que l'œil est trompé par la vision des belles façades qui cachent la mort. L'ouïe, elle, ne trompe pas. La musique, comme l'expression de l'espoir, triomphe des bruits destructifs de la guerre L'eau, symbole d'espoir. Il semble qu'il ne reste plus que des ruines, mais de la mort jaillit la vie, et du désespoir l'espoir, comme de l'obscurité la lumière. [...]
[...] L'art, à la fin, réapparaît comme substitue à l'action et à la parole. Il y a un recours et un besoin de l'art et de la beauté chez l'homme, et la musique rend donc cette scène universelle. La puissance de la musique est qu'elle est porteuse d'un futur, d'une réflexion et d'un retour sur le passé. Elle est peut être un arrêt du destin, une force venue d'ailleurs. B. Un tableau muet 1. Un moment de silence. Cette scène est un moment de méditation où l'action n'a pas sa place. [...]
[...] C'est une trêve dans la guerre. Cette trêve se répercute dans la parole. Il n'y a pas de communication verbale. Cette scène est contemplée, méditée et vécue dans le silence. C'est comme une pause, une image, un tableau muet Le silence de la musique. On suit les yeux de celui qui regarde ; et ses yeux comme une caméra qui filmerait au fur et à mesure de son avance les rues de la ville. On peut peut-être penser à une des dernières scènes du film Le pianiste : le personnage principal erre dans les décombres d'une ville où il rencontre un soldat allemand qui joue du piano. [...]
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