Le feuilleté de la communication
La notion est floue. Selon Breton et Proulx, la communication renvoie à trois univers :
- Data et informations numérisées.
- Transport de messages.
- Information, sens, représentations.
Dans les usages sociaux, 4 acceptions :
- Secteur économique (médias).
- Réseaux de communication.
- Schème de perception (description de la vie sociale comme une scène de représentation où s'opère un travail de production d'images et de sens). Façon dont les discours sont ressentis. Ex : fermeture de Renault Vilevoorde comme échec communicationnel.
- Capacité d'écoute, de construction d'une relation, d'échange d'expériences, confrontations entre des subjectivités...
Les enjeux d'une exploration
C'est la pensée libérale qui a formulé pour la 1ère fois à la fin du 18e siècle une formulation théorique des enjeux politiques de la communication comme accès à l'expression dans l'espace public. Très vite, la liberté d'expression et de communication des opinions acquiert une place centrale : "S'il m'était laissé de choisir si nous devons avoir un gouvernement sans journaux ou des journaux sans gouvernement, je n'hésiterai pas un instant à préférer le dernier choix", écrit Jefferson.
Les processus de communication sociale occupent une place stratégique dans la pensée politique. La libre communication est associée à l'idée de démocratie, comme s'il y avait convergence des représentations sociales d'une "société de communication" et celles relatives à la "démocratie".
Partie 1 : Généalogie du discours communicationnel :
Les périls d'une reconstruction
Il existe des risques à vouloir faire une généalogie de la pensée sur la communication :
- Un risque consiste à transformer la lecture d'un processus en quête d'un moment fondateur. Or, comment situer le commencement du discours sur le pouvoir des médias ? en 1930 avec les totalitarismes ? Dans les écrits de Balzac sur le pouvoir de la presse ? Non, la société de communication n'a ni parents légitimes, ni date de naissance. A défaut, on peut se reporter sur les premiers écrits de "la pensée communicationnelle" qui vient assez tard : bien que le XVIe siècle voie la naissance de l'imprimerie, aucun philosophe n'a exprimé l'idée que "le message c'est le médium" ; pour cela, il faut attendre la seconde moitié du XXe siècle (...)
[...] Les montreurs montrés portraits en abîme : Nombre de professionnels offrent de dénouer les malaises par une gamme d'outils de communication, mais ils sont eux même tributaires dans leur entreprise d'une bonne visibilité directement dépendante de l'accès aux vecteurs d'infos. Mais pour qu'un marché de biens puisse exister, il faut que soit rendu visible par l'existence préalable d'une offre : Ex : Ménie Grégoire et ses émissions radios sur la conjugalité et la sexualité. = manifeste les potentialités de l'usage des médias à grand public. Ici, Ménie, la montreuse de communication, est démultipliée et mise en abîme par le simple fait qu'elle utilise les médias pour faire passer son message. [...]
[...] Le développement des réseaux est présenté comme le principe actif des mutations à venir. En parallèle : banalisation du PC, explosion des radios libres, naissance de nouvelles chaînes Le courant post moderne va théoriser les périls d'une société anomique, hyperindividualiste, marquée par un nivellement des valeurs . et est lui aussi attentif à la place des réseaux. Baudrillard y voit le simulacre cancéreux de lien social et Lipovestski, le vecteur possible d'une sociabilité fonctionnant comme butoir à l'individualisme absolu Partie 2 : Le mythe société de communication Solidification de la communication comme un mythe, soit un récit ordonnateur du social. [...]
[...] Ce qui est sûr : important poids donné au déterminisme technologique comme moteur des changements sociaux. Permet l'évacuation de la problématique de domination et vision d'une société plus égalitaire. Mais des différences tout de même du discours communicationnel : richesse et spécificité, un mythe plus fort et plus réussi. Le mythe s'incarne en processus Inverser le mythe ou l'interroger ? L'ubac du mythe : Le discours sur la société de communication est plein de promesses d'une vie meilleure. Mais c'est réducteur et passe sous silence d'autres potentialités. [...]
[...] Il décrit la dégénérescence de l'espace public par l'action conjuguée d'une culture de masse où le seul objet est la consommation, d'une vie politique saisie par la logique des relations publiques et des stratégies d'image, et d'un déclin des fonctions critiques des médias. Par la suite, L'homme unidimensionnel de Marcuse illustre des problématiques convergentes : le capitalisme engendre une société close, unidimensionnelle ou même la révolte ne peut échapper aux séductions et mécanismes du système. Il insiste sur le rôle des médias, du langage, de la consommation d'une culture purement distrayante ou faussement subversive. Rôle d'une culture tranquillisante et contrôle des outils de communication . [...]
[...] Idée d'une architecture en réseau qui est fondée sur les connexions et les échanges. Derrière l'autonomie, on a l'idée de convivialité : promesse d'une société pacifiée, euphémisant les différences sociales. L'autonomie englobe encore l'idée de transparence. Le discours associe la publicité à la conquête d'espaces d'autonomie des individus face aux pouvoirs Une planète rétrécie : La dernière promesse, c'est la modification des sociétés modernes à l'espace et au temps. Phénomène de mondialisation, village global de Mac Luhan. Interdépendance et interconnexion entre les continents et les Etats. [...]
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