Il y a de cela quelques années, les cadres avaient une vision claire de leur place dans l'entreprise. Aujourd'hui ils sont positionnés de manière visible par les autres salariés qui leur sont proches mais dans un amalgame global flou où la pyramide classique d'autrefois laisse place à un maelström de liens hiérarchiques inter et intra entreprise. Ce ressentiment d'invisibilité toute relative fait que les cadres prennent des distances avec leur hiérarchie directe mais analyse aussi leur positionnement d'entreprise en fonction de son rapport avec la maison mère (...)
[...] La vision du syndicalisme cadre peut cependant se décomposer en 3 catégories : les cadres en position élevée chez qui toutes accointances avec les syndicats seraient une trahison à leurs valeurs ainsi qu'à celles de l'entreprise ; les cadres à potentiel (réel ou espéré) qui se refusent d'adhérer à des idées qui pourraient brutalement les faire sortir du "clan" ; enfin les cadres réalistes, ou devrait-on dire désabusés, chez qui nous pouvons trouver des sympathisants pour un syndicat. Cette vision du syndicalisme est aussi fortement influencée par les milieux socioculturels dans lequel le cadre a été élevé, ce qui rend leur collectif d'autant plus famélique. Il est un dossier très important chez les cadres aujourd'hui qui concerne le temps de travail. [...]
[...] Il est à noter cependant un paradoxe relevé par l'auteur : "l'égalité des sexes devant les chances de carrière a pour envers, ou synonyme, le dépérissement de la société". Conclusion Qu'en conclure ? Que le rapport au travail des cadres est un tout complexe dans lequel l'histoire de chacun, la vie privée et les rapports au travail se mêlent. Il apparaît de manière claire plusieurs constats que nous allons rappeler. Une précarisation de l'identité du cadre qui ne se trouve plus et se recentre sur lui-même. [...]
[...] Le souci pour eux est de savoir où commence et où s'arrête le travail. Le salariat de confiance[10] s'est vu remis en cause par les lois sur les 35 heures. La direction les ayant lâchées, les cadres se sont servis des loi Aubry[11] pour asseoir une demande de la mesure du temps de leur travail. En effet, espérant peu de l'entreprise, une grande majorité des cadres préféraient "gagner moins d'argent mais avoir plus de temps libre". Cependant, ayant au début été hostiles aux 35 heures, rien n'avait été pensé pour eux, ils se retrouvaient de nouveaux inclassables : ni employés, ni patron. [...]
[...] Il est très difficile pour le cadre de savoir si oui ou non, il se retrouve dans cette catégorie. De fait, et afin d'être sûr d'y parvenir, l'encadrant augmente sa charge de travail afin de se donner toutes les chances de réussite. Il arrive, qu'au fil du temps, le cadre se rend compte de sa non "élection" dans le cercle fermé des haut potentiels ; il s'ensuit diverses réactions qui vont d'une remise en cause de ses faiblesses à la volonté de conserver une force de contre-pouvoir en passant par la résignation et le maintien dans un poste plus tranquille. [...]
[...] Ceci est d'autant plus fort chez ceux qui n'ont pas été préparés à être cadre ou à subir les évolutions de cette fonction. Le souci de soi Dans cette deuxième partie, nous allons observer comment les cadres réagissent aux tensions qu'ils subissent. Concernant le marché du travail, ils ont découvert, dans la fin des années 80, un risque réel de chômage. Celui-ci a changé leur vision de l'entreprise ainsi que les relations qu'ils avaient avec. En effet, le risque d'être sans emploi les rapproche des autres salariés et favorise donc leur "déclassement". [...]
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