L'Éloge de la Folie (dont le titre grec est Morias Engomion et le titre latin, Stultitiae Laus) est un essai écrit en 1509 par Érasme de Rotterdam et imprimé d'abord en 1511 (il sera réédité jusqu'en 1532). Érasme révisa et développa son travail, à l'origine d'abord imaginé pendant son retour de voyage de Rome, puis écrit en une semaine, arrivant chez Thomas More, futur auteur d'Utopie, dans la propriété que ce dernier avait à Bucklersbury.
Cette œuvre est une de celles qui ont eu le plus d'influence sur la littérature du monde occidental, et elle a été un des catalyseurs de la Réforme.
Le titre grec Éloge de la folie peut également être compris comme Éloge de More car l'ouvrage, cette « declamatio » comme il l'appelle, est dédié à Thomas More, son grand ami, ce qui explique le jeu de mots du titre original, Encomium Moriae.
L'essai est rempli d'allusions classiques placées à la manière typique des humanistes instruits de la Renaissance. La folie est présentée comme une des déesses, fille de la Richesse et de la Jeunesse ; parmi ses compagnons fidèles on trouve Philautia (le narcissisme), Kolakia (la flatterie), Léthé (l'oubli), Misoponia (la paresse), Hedone (le plaisir), Anoia (l'étourderie), Tryphe (l'irréflexion), Komos (intempérance) et Eegretos Hypnos (le sommeil profond).
L'Éloge de la Folie a connu un grand succès populaire, à l'étonnement d'Érasme et parfois à sa consternation.
[...] Eux font l'opposé, sont les assassins de leur prochain et du Christ. Erasme démontre ici, par le procédé de rhétorique appelé adynaton (voir vocabulaire) qui consiste grosso modo à exagérer l'absurde pour le souligner, que les deux actions sont incompatibles et donc dénonce cette infamie tout en se moquant d'eux, en les décrédibilisant, et en les méprisant. Conclusion Par cette puissante diatribe, Erasme réussit brillamment à détrôner les souverains pontifes en démontrant qu'ils ne méritent aucun de leurs avantages, qu'ils devraient observer les vraies valeurs chrétiennes et cesser de faire l'exact opposé, qui les rend infâmes et indignes du Christ. [...]
[...] A la mort de ses parents d'une épidémie de peste (il a alors 17 ans), il se donne, selon la mode humaniste en usage, une identité plus glorieuse : Desiderius Erasmus Roterodamus Il est prêtre et fait des études en France qu'il poursuit ensuite en Angleterre où il rencontra John Colet dont il suivit les cours de théologie. Là, il se lie d'amitié avec Thomas More, qui aura sur lui une grande influence. On le retrouve à enseigner le grec et la théologie à Cambridge. C'est à cette époque qu'il rédige l'Eloge de la folie, dédié à Thomas More chez qui il le terminera en mars 1508. Dès 1521, il s'établit à Bâle lors des conflits religieux entre catholiques et protestants. [...]
[...] La Folie ne se montrera plus, l'auteur ici érige une puissante diatribe contre ces souverains. Plus loin, dans les comparaisons de la guerre avec différentes choses, on trouve la peste. La guerre est donc comparée à une épidémie ravageuse, un virus, c'est le visage le plus meurtrier que la guerre prend dans le texte. Elle est ensuite une injustice, puis une impiété Littéralement, ce mot signifie mépris pour les choses religieuses L'absurdité, l'insensé, même l'oxymore est toujours présente ici : les religieux ayant du mépris pour les choses religieuses. [...]
[...] C'est Erasme qui parle et condamne. La construction des phrases est aussi déjà une première indication, car tout le texte se construit ainsi : beaucoup d'énumérations et de virgules pour alourdir la critique et la rendre plus brutale, des longues phrases, on pourrait même dire périodes, et ces questions auxquelles seront ensuite opposées des exclamations pour interpeller d'autant plus et créer un effet de symétrie. Cette première question avait étalé un champ lexical du sacré et de la chrétienté, auquel s‘oppose celui de la mort et de la violence avec les mots violence fer poison de la seconde question. [...]
[...] A tout le moins, les modifications de situation qui font la matière fictionnelle du récit ont-elles pour objet des faits de civilisation, ou de la vie animale, ou de la vie végétale (EspaceFrançais.com). [...]
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