Les Épaves, Les Bijoux, Charles Baudelaire, recueil poétique, poèmes, lyrisme, bijoux, féminité, poème érotique, provocateur
Les Bijoux est le VIe poème de ce recueil. Composé de huit quatrains en alexandrins, il décrit une femme nue, uniquement parée de bijoux, qui s'offre à l'amour du narrateur. On comprend dès lors qu'il fut accusé de manquer au sens de la pudeur et de multiplier les peintures lascives, sujets hautement d'actualité à l'époque. Ce poème au lyrisme indéniable, derrière les apparences trompeuses auxquelles une première lecture nous convie, c'est-à-dire surprenantes et anticonformistes, invite à une relecture afin d'entendre une certaine méditation poétique.
[...] Mais déjà, l'attention du lecteur est attirée par une inversion des rôles dominant/ dominé : lui donnait l'air vainqueur/Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores (vers 3-4). Ainsi, sous une apparente danse orientale envoûtante, Baudelaire provoque sciemment son lecteur, qui est donc amené à s'interroger sur la signification réelle du poème. Un acte charnel De fait, Baudelaire fait l'éloge de l'amour corporel grâce : - au champ lexical correspondant : nue (vers couchée (vers bras . jambe . [...]
[...] Et Baudelaire s'inscrit dans la même lignée. Dans ce poème annoncé sulfureux lors de sa parution, Baudelaire brouille volontairement les pistes. Quelles qu'aient pu en être les interprétations, sa poésie n'est pas une évocation crue et pornographique. C'est la versification en alexandrins d'une scène exotique traditionnelle d'un nu. Mais, il y introduit la modernité par son goût de la provocation, surtout grâce à une abondance implicite de significations qui se renvoient les unes aux autres dans un jeu subtil et symbolique sur l'expérience poétique. [...]
[...] seins (vers hanches (vers taille . bassin (vers 27) ; - mais également à de très nombreuses métaphores suggestives, notamment celle suggérant l'acte sexuel lui-même : À mon amour profond et doux comme la mer,/Qui vers elle montait comme vers sa falaise (vers 11-12) ; - et enfin, à un jeu de rimes équivoque avec l'alternance dans le premier quatrain de rimes en (cœur, vainqueur) et en (sonores, Mores). Baudelaire joue alors sur le rapport paronymique du cœur et du corps, où les deux sonorités se mêlent et se confondent. [...]
[...] Les Bijoux est le VIe poème de ce recueil. Composé de huit quatrains en alexandrins, il décrit une femme nue, uniquement parée de bijoux, qui s'offre à l'amour du narrateur. On comprend dès lors qu'il fut accusé de manquer au sens de la pudeur et de multiplier les peintures lascives, sujets hautement d'actualité à l'époque. Ce poème au lyrisme indéniable, derrière les apparences trompeuses auxquelles une première lecture nous convie, c'est-à-dire surprenantes et anticonformistes, invite à une relecture afin d'entendre une certaine méditation poétique. [...]
[...] Derrière les apparences existe une réalité cachée, que le poète tente de révéler par des équivalences, la sorcellerie évocatoire du langage, qui tendent à immortaliser le moment fugace. Malgré tout, le poète ne parvient pas à éviter la douloureuse impuissance créatrice. Baudelaire apparaît une fois de plus comme le vaincu du spleen, de son insupportable finitude humaine. [...]
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