[...]
1. La nomination : Il est assez surprenant de constater que, dans certains cas, le premier ministre n'est même pas tenu informé directement de sa nomination (L. Fabius, É. Balladur) et que cette dernière peut même constituer une surprise pour lui (R. Barre). D'autres, au contraire, connaissent leur nomination à l'avance (un an pour P. Messmer et F. Fillon, six mois pour P. Mauroy). Certains se donnent la peine d'annoncer eux-même leur nomination sur le perron de l'Élysée (L. Jospin) ou forcent la main du Président de la République (D. de Villepin), tandis que d'autres auraient tout simplement préféré ne pas être nommés à ce poste (É. Cresson) pour échapper à ce dangereux prédateur qu'est le chef de l'État (M. Rocard).
2. Premiers jours : Un premier ministre qui entre en fonction doit savoir prendre le taureau par les cornes. Rien ne lui est épargné : dès son arrivée à Matignon, il doit faire face non seulement à l'état catastrophique des finances du pays mais aussi à toute sorte d'autres problèmes qui n'ont pas été réglés par son prédécesseur. Les dossiers restés en plan doivent être repris au plus vite si il veut éviter de voir monter la marée des revendications, toute prête à l'emporter. Car si la passation de pouvoir est « un rendez-vous formel, plutôt cordial mais sans intérêt » (J.-P. Raffarin), il n'en demeure pas moins qu' à Matignon, « les maîtres d'hôtel restent et les premiers ministres passent » (P. Mauroy).
3. Casting gouvernemental : Si l'on en croit la Constitution, c'est le Président de la République qui nomme le premier ministre et c'est lui, également, qui nomme et révoque les ministres sur proposition du premier ministre. Si l'on en croit la réalité des faits, c'est le Président de la République qui décide presque seul de la composition du gouvernement en dehors des périodes de cohabitation. Certes Alain Juppé et François Fillon ont pu redessiner l'architecture de leurs gouvernements. Mais dans ce cas de figure, le Président et le premier ministre s'entendent bien. Ce qui n'est pas toujours le cas. F. Mitterrand impose ainsi ses ministres à M. Rocard (...)
[...] Balladur) Grâce et disgrâce: Les cotes de popularité et les sondages ont toujours joué un rôle non négligeable dans la vie politique nationale. Tant que ceux-ci sont bons, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible pour la personne concernée. Mais faut-il seulement qu'ils baissent, et alors le baromètre n'indique plus beau temps mais tempête avec à la clef, pour certains premiers ministres, une dépression Peuvent-ils tous, comme Raymond Barre, se permettre de ne pas tenir compte des chiffres? Bien évidemment non. [...]
[...] Elle a dirigé avec le réalisateur Philippe Kohly le documentaire L'Enfer de Matignon. D'après: L'Enfer de Matignon (page 03) RÉSUMÉ 1. La nomination: Il est assez surprenant de constater que, dans certains cas, le premier ministre n'est même pas tenu informé directement de sa nomination (L. Fabius, É. Balladur) et que cette dernière peut même constituer une surprise pour lui (R. Barre). D'autres, au contraire, connaissent leur nomination à l'avance (un an pour P. Messmer et F. Fillon, six mois pour P. Mauroy). [...]
[...] Le second personnage de l'État subit une tension permanente. Certains, comme É. Cresson, n'hésitent d'ailleurs pas à souligner son rôle de fusible entre le Président de la République et le peuple. Comme l'affirmait le général de Gaulle, le premier ministre dure et endure Il doit renoncer à sa liberté et seul sa passion pour la tâche qui lui a été confiée lui permet véritablement de surmonter le stress et les difficultés qui en sont à l'origine (L. Jospin) Derrières les dorures: Matignon a attiré à lui, tel un maelström quasiment tous ceux qui ont tenté de lui résister. [...]
[...] Mais, dans la plupart des cas, démission rime avec libération. Voire rémission Après l'épreuve: Le numéro 57 de la rue de Varenne n'est peut-être pas tant un enfer qu'un purgatoire. Car une fois qu'il a présenté sa lettre de démission au Président de la République, c'est une sorte de résurrection qui s'offre au désormais ex-chef du gouvernement. Il s'agit pour lui de se reconstruire après l'épreuve (pas nécessairement terrible puisque L. Jospin lui-même reconnaît l'avoir trouvé passionnante) qu'il a vécu dans cette magnifique machine à broyer (J.-P. [...]
[...] Les proches, la famille, les amis sont nécessaires au premier ministre autant que lui leur est indispensable. Le tout participant à un équilibre de la sphère privée qui doit le plus possible être préservée. Toutefois, il peut aussi y avoir déséquilibre puisque l'épisode Matignon aurait accéléré la séparation de M. Rocard d'avec sa première épouse L'usure du corps: À Matignon, il faut savoir faire abstraction de sa petite personne et souffrir en silence. C'est souvent difficile, parfois impossible. Surtout quand l'hypertension (R. Barre) ou les coliques néphrétiques s'en mêlent (M. Rocard). [...]
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