Chaque dimanche, Joseph, dix ans, se présente à la réception des parents, espérant retrouver les siens.
La guerre est finie depuis quelques semaines.
Trois ans plus tôt, il était à Bruxelles avec sa mère, dont il compare la beauté à celle du soleil.
Ce jour-là, elle est anxieuse, et le dépose assez précipitamment chez la comtesse de Sully.
Dans la soirée, les deux parents de Joseph arrivent en larmes, parlant d'une rafle. Joseph est gêné des larmes de son père, petit tailleur, devant le comte et la comtesse.
La famille passe la nuit dans une chambre mansardée prêtée par le comte et la comtesse et, le lendemain après-midi, les parents s'absentent. Joseph ne les a plus revus depuis.
La comtesse s'occupe de l'enfant, l'aide à perfectionner son français et lui a interdit de parler yiddish. Il est persuadé que c'est la véritable éducation d'un noble. Lorsqu'il pose des questions sur ce que sont devenus ses parents, on lui répond qu'ils sont "à l'abri".
Soudain, survient la police belge, qui s'apprête à fouiller l'appartement suite à une dénonciation, et qui pose des questions sur l'enfant. La comtesse fait face avec assurance, menaçant les policiers de les faire sanctionner par la reine Elisabeth, qu'elle connaît personnellement.
Pour cette fois, Joseph est sauf, mais la comtesse ne peut pas le garder chez elle.
Elle fait appel au Père Pons, qui vient le chercher à bicyclette et l'emmène à trente-cinq kilomètres de Bruxelles, au village de Chemlay.
Là, Joseph est pris en charge par la première femme pharmacienne de Belgique, Mademoiselle Marcelle. Elle est affreuse, à faire peur (...)
[...] Joseph ne sait pas de quoi il s'agit. C'est Rudy qui le renseigne, et à partir de là, Joseph comprend l'organisation du passage à la douche. L'été arrive. Tous les pensionnaires sont repartis dans leurs familles, sauf certains - les juifs, bien sûr- On joue, on se détend. C'est le tour des petits de passer à la douche. A ce moment-là, survient la Gestapo qui cherche un résistant. Un officier pénètre dans la salle de douche. Le Père Pons en perd tous ses moyens ; mais, l'officier détourne les yeux, glisse un billet de banque au Père et repart avec ses hommes. [...]
[...] Puis, il lui révèle son secret. Pour cela, il soulève une dalle du sol et découvre une synagogue contenant toute une collection d'objets de culte juif. le Père Pons explique alors à Joseph que le premier grand collectionneur de l'humanité a été Noé : sachant que Dieu avait décidé de tout détruire sur la terre, il a mis à l'abri un couple de chaque espèce pour sauver la création. Le Père Pons fait de même : avec ce qu'Hitler veut détruire, il fait des collections ; il a ainsi une collection juive et une collection tzigane. [...]
[...] Joseph et Rudy font alors toutes sortes d'hypothèses : le Père Pons fait du marché noir ; ou plutôt, non, il fait de la Résistance. Pour les enfants, il est alternativement un monstre et un héros. Pour en avoir le coeur net, Rudy vole la clé de la chapelle. Les garçons s'y rendent en cachette et constatent qu'elle est entièrement vide. Le mystère reste entier. Une nouvelle fois, Joseph suit le Père Pons, la nuit. A la porte, il fait le signal. [...]
[...] Elle est affreuse, à faire peur ; en plus, elle jure et dit à tout propos sa haine de tout, en particulier de la religion. Elle va s'occuper de Joseph, de sa toilette, de son histoire personnelle et de ses faux papiers. Elle commence par le prendre en photo pour lui créer une nouvelle identité, avec un nouveau nom : Joseph Bertin. Le Père Pons est embarrassé s'il doit prendre un pensionnaire de plus : il n'a pas assez de timbres de ravitaillement pour nourrir tout le monde à la pension. [...]
[...] Les uns après les autres, les enfants apprennent qu'ils ont perdu leur père, leur mère, toute leur famille parfois. On découvre ce qui s'est passé dans les camps de concentration. Le Père Pons mène des recherches pour retrouver ceux qui ont survécu et leur rendre leurs enfants. Rudy apprend qu'il a perdu presque tous les siens ; seule sa mère est rentrée des camps. Il la retrouve dans un grand hôtel où les rescapés sont soignés et nourris. Elle est méconnaissable, ne s'intéresse plus qu'à ce qu'elle a dans son assiette. [...]
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