Il n'y a pas si longtemps, nous avons appris que la représentation du monde de l'enfant était différente de celle de l'adulte. En effet, au XVIIè siècle, le monde de l'enfance n'était pas encore pris en compte. C'est seulement à partir du XVIIIè siècle, avec Rousseau, qu'on a pris conscience que l'enfant était un être humain ayant des besoins. Tolstoï, écrivain russe, a écrit Enfance alors que lui-même n'était pas très loin de cette période. En effet, il n'avait que vingt-quatre ans lorsqu'il a écrit ce chef-d'œuvre. Le monde de l'enfance lui était alors encore bien familier, peut-être même plus que celui des adultes qu'il avait touché du bout des doigts. Le narrateur d'Enfance, Nikolenka, alors adulte au moment où il parle, nous raconte ses rapports particuliers avec le monde adulte lorsqu'il n'était qu'un enfant. Etait-il alors conscient de ce que représente réellement le monde adulte ? Imaginait-il la distance qui pouvait exister entre ces deux mondes ? … Ainsi, allons-nous nous interroger sur les relations qu'il entretenait avec le monde des adultes et sur la manière dont il se le représentait.
Dans une première partie, nous nous intéresserons à la relation principalement affective mais parfois distante du narrateur avec les adultes qui l'entourent, à savoir ses parents et les domestiques. Puis, nous verrons que Nikolenka veut imiter le monde adulte, monde qu'il pense être parfait, et ainsi quitter le monde de l'enfance. Enfin, dans un dernier temps, nous montrerons en quoi le narrateur d'Enfance se fait une fausse image du monde adulte et comment il échoue dans sa tentative à devenir grand.
[...] Pourtant, il rate un lièvre avec honte. Cela montre qu'il s'est pris pour quelqu'un qu'il n'était pas, qu'il s'est comporté comme étant plus expérimenté qu'il ne l'était. Il en est de même lorsqu'il monte son cheval à l'affût d'un gibier, il "[tomba] plus d'une fois avant d'atteindre [son] poste" (p.53). Peu après,au chapitre IX, désirant toujours séduire et être considéré comme un adulte, il tombe encore de cheval. A cet instant, il dit lui-même que son "sentiment de satisfaction" fut détruit. [...]
[...] Imaginait-il la distance qui pouvait exister entre ces deux mondes ? Ainsi, allons-nous nous interroger sur les relations qu'il entretenait avec le monde des adultes et sur la manière dont il se le représentait. Dans une première partie, nous nous intéresserons à la relation principalement affective mais parfois distante du narrateur avec les adultes qui l'entourent, à savoir ses parents et les domestiques. Puis, nous verrons que Nikolenka veut imiter le monde adulte, monde qu'il pense être parfait, et ainsi quitter le monde de l'enfance. [...]
[...] Elle est un personnage central de l'oeuvre. Une relation de complicité existe entre cette vieille dame et ce tout jeune homme. Le rôle de confidente de Natachka est largement visible à la page 72 :"Parfois, sous le prétexte d'une nécessité impérieuse, je me sauvais pendant une leçon, courais dans sa petite chambre et commençais à rêver tout haut, sans être du tout gêné par sa présence ( . ) [elle écoutait] toutes les stupidités que je lui débitais". Il faut que cette limite entre les deux mondes n'existe plus pour qu'un enfant s'installe sans gêne sur son pot et raconte ses rêves à quelqu'un, qui plus est, à un adulte. [...]
[...] Enfance, de Tolstoï Quelles relations le narrateur d'Enfance entretient-il avec le monde des adultes ? Comment se le représente-t-il ? I Relation essentiellement affective mais dans certains cas distante entre Nikolenka et le monde des adultes, à savoir ses parents et les domestiques. Une relation plutôt effective avec ses parents, plus particulièrement avec sa mère Une relation de complicité avec les domestiques considérés comme des confidents II Le narrateur veut imiter le monde adulte, monde qu'il croit parfait, et ainsi quitter le monde de l'enfance La fin de l'enfance Il est subjugué par le monde adulte, en admiration devant lui. [...]
[...] Cependant, cela ne les empêche pas d'être très liés. C'est visible dès le premier chapitre intitulé "Maman", appellatif qui montre d'ailleurs une certaine tendresse. Celle-ci se voit aussi dans la manière dont Nathalie Nicolaïevna l'appelle :"mon trésor"; "mon ange". Elle a beaucoup d'attentions pour lui dont des gestes affectueux qui ne trompent pas. Ainsi,"elle [l']embrasse sur les yeux" (p.32). Le chapitre XV est encore plus représentatif de cet amour infini entre ces deux personnages attachants. Elle a des gestes et des paroles tendres pour son fils :"Elle ne craint plus de déverser sur moi toute sa tendresse et tout son amour". [...]
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