Émile Zola (1840-1902), journaliste et romancier, écrivit L'Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, les Rougon-Macquart. Cette suite de vingt volumes retrace les drames d'une famille que l'on suit dans toutes les couches de la société et dont il peint les qualités et les défauts, déterminés par le milieu et l'hérédité. La Débâcle est l'avant-dernier roman de cette série.
Dans un autre roman d'Émile Zola, La Curée (chapitre II), se trouve une description de Paris proche de celle-ci. Vue des buttes de Montmartre, la ville, inondée de soleil, se couvre d'or. Le thème n'est pas la mort et l'incendie mais la richesse née des spéculations immobilières. Cependant les moyens et effets littéraires sont identiques.
Dans La Débâcle, Émile Zola évoque un épisode sombre de l'histoire de France : le conflit de la Commune, qui opposa dans la capitale et plusieurs villes de province les révolutionnaires hostiles à la capitulation devant les Prussiens, et le gouvernement plus conservateur réfugié à Versailles. L'un des passages du roman peint un épisode spectaculaire et tragique de cette guerre civile : l'incendie de Paris par les révoltés avant leur défaite. La description d'une ville incendiée à la fois par le coucher de soleil et par les Communards devient un tableau où la mort omniprésente est tempérée par l'espoir d'un avenir plus calme.
[...] Le spectateur, Jean, assiste en effet à la fusion des flammes métaphoriques du soleil et des vraies flammes, parce que les deux éléments s'attaquent à la ville. Les reflets du premier sur les toitures ou les vitres s'ajoutent aux lueurs des secondes, car le soleil est symbole de feu et de chaleur. Trois champs lexicaux, celui de la cité, du soleil et du feu, se mêlent dans le texte comme dans le spectacle et l'événement. Le champ lexical du feu est riche et omniprésent : «ardente», «braisillaient», «attisées», «s'embrasaient», «flambaient», «brûlant», vol de flammèches et d'étincelles», «incendies», «fumées», «flamboiement», consumer en braise», flammes». [...]
[...] D'abord, le coucher de soleil est symbole de disparition et de mort, mais il est suivi plus tard d'un nouveau jour, ici présent par la mention, à la fin du texte, de l'aurore D'autre part, aux cris des mourants se mêlent, dans la même phrase, les bonheurs des femmes et des enfants, symboles de la vie qui continue et de la douceur. Au milieu des ruines subsistent les boutiques des marchands de vin et vie grondait encore ce qui montre que Paris n'est pas entièrement détruit. Au vocabulaire négatif s'ajoutent les termes plus positifs : «beau dimanche», «heureuse promenade». C'est pourquoi, comme le lecteur, Jean passe, devant ce spectacle, de la frayeur à l'espérance. Dans La Débâcle, comme dans l'ensemble de son œuvre, Émile Zola voulut retracer fidèlement les principaux événements de son époque. [...]
[...] Il lui sembla, dans cette lente tombée du jour, au-dessus de cette cité en flammes, qu'une aurore déjà se levait Braisillaient : brillaient d'une lueur rougeâtre Fascine : fagot de bois sec La caserne Lobau : lieu où étaient fusillés les Communards condamnés par la cour martiale. Plan I. Un spectacle flamboyant La conjonction du coucher de soleil et des incendies. Le jeu des couleurs, sons et lumières. II. Une situation tragique, mais tempérée par l'espoir Le thème de la mort et le grandissement épique. [...]
[...] Son évocation de la Commune, par l'art des contrastes et l'expression de la violence d'une guerre civile, remplit ce rôle. Mais le romancier se fait également poète par une peinture de Paris où les couleurs de la ville sont exaltées en touches vives, où le ciel, les bâtiments et le feu se mêlent en un mouvement de fusion. Ces procédés étaient déjà utilisés dans La Curée pour exprimer à la fois les effets du soleil et ceux de la spéculation immobilière, qui font pleuvoir une pluie d'or sur la capitale. [...]
[...] Dans un autre roman d'Émile Zola, La Curée (chapitre se trouve une description de Paris proche de celle-ci. Vue des buttes de Montmartre, la ville, inondée de soleil, se couvre d'or. Le thème n'est pas la mort et l'incendie, mais la richesse née des spéculations immobilières. Cependant, les moyens et effets littéraires sont identiques. Dans La Débâcle, Émile Zola évoque un épisode sombre de l'histoire de France : le conflit de la Commune, qui opposa dans la capitale et plusieurs villes de province les révolutionnaires hostiles à la capitulation devant les Prussiens, et le gouvernement plus conservateur réfugié à Versailles. [...]
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