Julie tente, avec l' « Elysée », de reconstituer une nature vraie, semblable à celle des origines ; telle qu'elle devait être avant que l'homme ne la cultive. Elle recherche en effet un retour à la nature qui la ferait remonter à l'état d'innocence. La culture est ainsi retournée contre elle-même afin de créer l'illusion d'un jardin naturel.
Rousseau veut montrer par le jardin de Julie, qu'avec des moyens modestes, des plantes communes, mais beaucoup d'art et de soin, l'homme est capable d'imiter la nature vierge, primitive, seule nature idéale à ses yeux.
Le jardin de Julie ne doit donc pas être compris comme une nature laissée à elle-même, car pour restituer la nature, Julie a dû lui faire violence. En fait, ce passage pose le problème des rapports entre nature et artifice. A partir du moment où l'homme a pu exercer son activité sur la nature pour la modifier, elle a été pour lui définitivement perdue.
Le jardin de Julie ne saurait jamais être le jardin dedon ; il ne saurait être la nature. Julie sait que tout ce qui lui est donné, c'est seulement d'essayer d'imiter la nature, de donner l'illusion de la réalité.
[...] Le jardin paysagé, comme le jardin de Julie, est un miroir de la sensibilité individuelle. Il peut toucher chaque visiteur de manière différente. Nature-Usages Le jardin de Julie n'a pas été créé dans un but productif, c'est même tout le contraire (improductif à souhait). Le jardin est un lieu de refuge, lieu d'inspiration. p.352 : On ne voit rien dans cette maison qui n'associe l'agréable à l'utile. à propos du domaine de Clarens. Tandis que lorsque l'on parle de l'Élysée, p on nous dit que l' on a sacrifié l'utile à l'agréable. [...]
[...] Toutes ces petites routes étaient bordées et traversées d'une eau limpide et claire, tantôt circulant parmi l'herbe et les fleurs en filets presque imperceptibles, tantôt en plus grands ruisseaux courant sur un gravier pur et marqueté qui rendait l'eau plus brillante. On voyait des sources bouillonner et sortir de la terre, et quelquefois des canaux plus profonds dans lesquels l'eau calme et paisible réfléchissait à l'œil les objets (p.355). Refus de perspective, renfermement : autonomie du jardin ; on en parle comme d'un lieu circulaire (île, clairière). p : Saint-Preux je ne vois nulle part la moindre trace de culture ( ( la main du jardinier ne se montre point M. [...]
[...] L'eau baigne ce jardin, sinueuse elle aussi, en filets ou en plus grands ruisseaux, aboutissant à un bassin. À la fois eaux dormantes ou paisibles, et eaux courantes. Ces eaux donnent au jardin de la fraîcheur. À l'eau est liée l'idée de purification. (À nouveau, pure nature) Au premier regard lorsque le visiteur entre dans le jardin, il pourrait le prendre pour un jardin exotique (expliquer ce que j'entends par cela), tout comme Saint-Preux, lorsqu'il s'exclame O Tinian ! Ô Juan Fernandez ! [...]
[...] La clôture du jardin n'est jamais complète. La possibilité d'un passage est nécessaire à la division binaire du monde entre ordre et désordre, harmonie et chaos, le jardin et le non- jardin. Chaque jardin a une porte. Pour Julie, la perte de L'Eden (de l'innocence) entraîne un désir d'y retourner ou de retrouver un jardin similaire à celui qu'elle a laissé derrière elle. Au Moyen-âge, l'espérance d'un paradis céleste qui attend l'homme après sa mort suffit à combler ce désir. [...]
[...] p.355 : désert artificiel. p.363 : jeu. p.365 : le jardin est Julie . Deux mouvements opposés et paradoxaux dans un texte pour donner au lecteur l'illusion de la réalité. Le jardin de Julie a une valeur complexe qui se situe entre réalité et artifice. Tout comme le lecteur, au premier abord, Saint-Preux se demande pourquoi on a caché tous les signes du travail fait dans le jardin ; Il se rend compte par la suite qu'il est important de soutenir l'illusion. [...]
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