Universitaire, professeur de droit romain, auteur d'une Histoire des institutions en cinq volumes qui surprit ses pairs mais servit de référence à plusieurs générations d'étudiants en droit, enseignant aussi à l'Institut d'études politiques de Bordeaux, sociologue, Jacques Ellul se situait hors du champ de la spéculation philosophique et ne s'appliquait guère à lui-même la qualité de théologien.
[...] Jamais il n'a préconisé la violence. Les puissances politiques dans l'entourage de Jésus sont la propriété du Diable et les titulaires du pouvoir l'ont reçu de lui. Le mot Diable (diabolos) n'est pas un personnage, mais il signifie le diviseur Ainsi, l'Etat et la politique sont les grands facteurs de division entre les hommes. Les textes rapportant les paroles de Jésus montrent Jésus contre la politique de César et contre tout pouvoir de manière générale. Il ne peut y avoir de pouvoir politique sans tyrannie. [...]
[...] De plus, la Bible ne parle jamais d'un Dieu Providence qui, prévoyant tout, ordonne et fait fonctionner toute chose. La Providence est une construction à usage populaire. Le Dieu de la Bible est avant tout celui qui libère l'homme, de tout esclavage, de l'angoisse de vivre et de l'angoisse de la mourir. Et à chaque fois que Dieu intervient, c'est pour rétablir une aire de liberté pour l'homme. L'homme est alors libre d'agir à sa manière, et Dieu aussi agit dans la situation, et les deux actions se combinent ou se contrarient. [...]
[...] Jacques Ellul nous montre dans son livre quelques manipulations de l'Eglise au sujet des paroles de Jésus. Ces pratiques sont à ce point ancrées dans nos têtes qu'il ne vient à l'idée de personne de les contredire. Le célèbre Rendez à César ce qui est à César a bien souvent été interprété de façon incorrecte. Jésus exprimait par cette phrase son mépris quant au pouvoir et aux institutions romaines. Il conseillait au peuple de rendre à César ces pièces à son effigie, car l'argent de Rome était le fondement et la limite de son pouvoir. [...]
[...] Dieu avait-il donné un agrément à cette institution ? Que deviendraient mes amis athées ? Comment un Dieu si bon, si juste et tolérant pouvait prendre des décisions aussi arbitraires avec un tel absolutisme ? Je commençais à ne plus croire en cette Eglise qui prêchait le pardon, la compassion et la tolérance tout en étant aussi sectaire. Entre ma foi en un Dieu bon et ma confiance dans une Eglise injuste, mon choix fut vite établi. Les cours d'Histoire au collège m'apprenaient tour à tour les méfaits d'une Eglise corrompue au travers les siècles : l'inquisition, les croisades, la Saint Barthélemy, l'opulence du clergé au mépris du peuple sous la monarchie. [...]
[...] De nombreux commentateurs ont considéré le roi comme étant l'empereur de Rome. Or ce titre était formellement interdit à Rome. C'est vraisemblablement pour cette raison que César a été assassiné : le bruit a couru qu'il voulait rétablir la monarchie. L'auteur suppose qu'il s'agissait du roi des Parthes, à cette époque le seul ennemi invaincu de Rome. Conclusion Le souhait de l'auteur est d'avoir pu, au travers ce livre, faire constater une orientation générale commune et parfaitement claire entre le christianisme et l'anarchie. [...]
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