Le premier numéro des Cahiers D'Histoire De La Sécurité Sociale traite de la protection sociale de la vieillesse : ce chapitre en particulier s'intéresse à l'avènement d'une nouvelle façon de s'occuper de la vieillesse en France et de son évolution au cours du XXème siècle. Elise Feller, l'auteur de ce texte est une historienne spécialisée dans l'histoire contemporaine. Elle est l'auteur de nombreux travaux sur la place de la vieillesse dans la société contemporaine, mais elle est aussi à l'origine d'un important travail sur la conservation et la sauvegarde des sources et données qualitatives des sciences sociales ; celles-ci lui ont par ailleurs fait défaut lors de la préparation de cette étude (...)
[...] Elise Feller montre que "l'hospice des vieux", après avoir été considéré durant des siècles comme un lieu de marginalisation sanitaire pour les indésirables, est fugitivement devenu l'équivalent d'un lieu de repos durant l'entre deux guerre. Mais les efforts faits n'ont aboutit qu'à des hospices "prison des vieux" : c'est ce contraste avec les maisons de retraites privées et payantes qui a encouragé les services sociaux et le milieu médical à créer de véritables maisons de retraites publiques afin de remplacer les services moyenâgeux des hospices. [...]
[...] En comparaison avec ces maisons de retraite, les hospices perdent de leur attrait : ce sont toujours les sœurs et non pas les infirmières qui s'occupent des vieillards, et durant l'entre-deux guerre, la médicalisation s'est interrompue ; on observe même un recul de l'espérance de vie. Or, la majorité des morts surviennent suite à des maladies mal soignées : après la Seconde guerre mondiale, la sécurité sociale fournit les fonds nécessaires à la guérison dans des maisons de retraite publiques et non plus seulement privées. Hors des hospices, la consultation médicale commence à être prise en charge, et les maladies sont soignées. L'hospice n'étant plus un lieu de soin, il est rejeté et remplacé par la maison de retraite. [...]
[...] L'évolution des mentalités transforme l'hospice des vieux tenue par la charité en lieu de la dignité de fin de vie. La charité chrétienne laisse place à la dette sociale. Il est d'ailleurs clair que la laïcisation de ces lieux, qui aurait du être faite depuis la loi de 1905, n'a pas été faite de la même manière dans les hospices ou dans les nouveaux types de maisons pour vieillards. En effet, des maisons de retraite salubres et confortables sont créées suite à la loi d'assistance et connaissent un véritable essor depuis: celles-ci se spécialisent dans les soins aux personnes âgées, et on assiste à une laïcisation du personnel, une augmentation des mesures d'hygiène et à une médicalisation de l'assistance. [...]
[...] Cette loi reconnaît officiellement une "aptitude à l'assistance" pour les vieillards de plus de 70 ans dont les ressources sont faibles. Une liste des assistés doit être faite pour chaque commune, puis une distribution des allocations "secours à domicile" ou des places en hospice sont faites : toutefois, seuls sont désormais acceptés dans les hospices publiques et privés les assistés correspondants aux critères d'âge et de revenus. Mais après la première Guerre Mondiale, une nouvelle population est touchée par le besoin d'assistanat. [...]
[...] Compte rendu de lecture : L'Hospice des Vieux (1900-1970) De la construction à l'écroulement d'un idéal de prise en charge de la vieillesse. Par Elise Feller in Cahier D'Histoire de la Sécurité Sociale numéro Le premier numéro des Cahiers D'Histoire De La Sécurité Sociale traite de la protection sociale de la vieillesse : ce chapitre en particulier s'intéresse à l'avènement d'une nouvelle façon de s'occuper de la vieillesse en France et de son évolution au cours du XXème siècle. Elise Feller, l'auteur de ce texte est une historienne spécialisée dans l'histoire contemporaine. [...]
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