Elisabeth Badinter trace dans cet ouvrage les contours, encore incertains, du nouvel homme que notre siècle est en train d'inventer. Elle part de l'interrogation : Quelle est l'essence du mâle humain ? L'ordre si souvent entendu « sois un homme » implique que cela ne va pas de soi et que la virilité n'est peut-être pas si naturelle qu'on veut bien le dire. Etre un homme implique un travail, un effort, et Elisabeth Badinter tente dans son ouvrage de retracer l'histoire du processus de masculinisation dans une première partie (...)
[...] C'est ainsi que l'homme dur a engendré un autre modèle de masculinité : l'homme mou. Les pères obéissant au premier modèle décrit ont été trop absents dans l'éducation de leurs fils, qui ont manqué d'amour d'affection. Ils se sont empêchés d'exprimer leurs sentiments à l'égard de leurs fils, car ils étaient les héritier d'un modèle qui récuse l'expression de la tendresse, mais manquer de père, c'est manquer de colonne vertébrale Les garçons abandonnés par leur père ont été élevés par leur mère et ont cru bon de devoir abandonner toute virilité et d'adopter les valeurs et les comportements féminins traditionnels. [...]
[...] Il doit assumer son côté féminin pour faire avancer la condition masculine vers un nouvel idéal. Cette analyse est peut être excessive, car considérer que tout homme a une part féminine du seul fait qu'il possède un chromosome X paraît assez démesuré. De plus, la femme, bien que ne possédant pas de chromosome Y peut elle aussi présenter une part masculine qu'elle doit concilier avec son être féminin. Si certes l'auteur n'aborde pas la question du la construction de l'identité féminine, il semble que sa réflexion puisse être étendue à tout être humain, qui doit pour son bien- être, rechercher un équilibre entre son côté féminin et masculin. [...]
[...] Trop d'amour l'empêcherait de devenir un mâle, mais pas assez peut le rendre malade. Le concept de protoféminité a été évoqué pour la première fois par Stoller en réponse aux théories de Freud sur la masculinité innée. C'est seulement si le garçon peut se séparer sans problème de la féminité et de la femellité de sa mère, qu'il sera en mesure de développer cette identité de genre plus tardive appelée masculinité. La masculinité est seconde et à créer. Elle peut être mise en péril par l'union primaire et profonde avec la mère. [...]
[...] Construire un mâle Y Y ou le dualisme sexuel Elisabeth Badinter démontre que c'est l'Y qui symbolise l'identité sexuelle masculine, mais que sa présence nécessaire pour faire un homme, est loin d'être suffisante pour définir l'identité masculine. Elle rappelle les conclusions d'A. Jost selon lesquelles mâle se construit contre la féminité première de l'embryon. Au cours du développement, devenir mâle est une lutte de tous les instants Le regard des parents sur leur bébé je également un rôle important dans l'identité sexuelle de celui-ci. [...]
[...] C'et la troisième preuve négative de la masculinité traditionnelle. Après la distinction de la mère (je ne suis pas un bébé), distinction radicale avec le sexe féminin (je ne suis pas une fille), le garçon doit prouver qu'il n'est pi homosexuel. Le concept d'hétérosexualité a été créé au XIXe siècle pour décrire ce qui était considéré comme normal qui postulait une différence radicale entre les sexes en même temps qu'il liait de façon indissoluble l'identité de genre (être homme ou femme) et l'identité sexuelle. [...]
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