Ce roman débute au vingt-sixième anniversaire de son personnage principal, Rachel, qui est bientôt sur le point de fêter ses dix ans de mariage avec son mari, Nathan. Tous deux vivent à Méa Shéarim, quartier ultra-orthodoxe « au coeur d'Israël, au centre de Jérusalem, près de la porte de Damas et du quartier arabe de la vieille ville » ; de façon très traditionnelle.
Rachel explique que là où elle vit, on ne se marie pas par amour mais grâce à un entremetteur. C'est pourquoi elle ne vit jamais son mari avant le mariage et comprit en le voyant que l'amour sera, pour elle, le premier-né. Sa soeur cadette, Naomi, souhaite épouser Yacov, et non un Hassid, mais on ne veut plus de lui car il est parti faire l'armée au Liban. Rachel travaille dans la comptabilité à la boutique de son oncle afin de gagner de l'argent et permettre à son mari, fils du Rav, d'étudier les textes dans les yechivas. Le mariage de Rachel et Nathan se déroula dans la pure tradition juive et il ne fallut pas longtemps à Yossef, l'assistant du Rav (rabbin), pour l'organiser. Lors du mariage, le Rav déclara attendre d'eux qu'ils aient une nombreuse progéniture, ce qui n'arriva pas !
Le mariage se poursuivit par les danses des Hassidim, observées par les femmes derrière leur barrière de bois, comme le veut la tradition juive. Durant ce long moment, Rachel observa avec désir son nouvel époux, désir qui ne la quitta plus. S'ensuit le récit du quotidien d'une femme très amoureuse de son mari qui souhaite fonder une famille avec lui. Rachel décrit sa vie conjugale comme dix ans de vie commune heureuse et respectueuse des « lois de la pureté rituelle » jusqu'au jour où tout a changé. La veille du Chabbath, le couple entretient une discussion au sujet de leur désir d'enfant et Rachel dit à son mari que « si, après dix ans de mariage, une femme n'a pas d'enfant, son mari a le droit de la répudier. » et Nathan répondit : « le droit, pas le devoir » (...)
[...] phrase qui serait issu du Talmud ! S'en suivra une discussion mouvementée entre les deux sœurs pendant laquelle Naomi remit violemment en cause les lois de la Torah, se demandant si c'était normal de vivre comme ils le faisaient et conseilla à Rachel d'aller consulter un vrai gynécologue. Rachel continue de sombrer et Nathan de la délaisser. Elle prend alors conscience que sa stérilité ne faisait plus d'elle une femme attirante pour un homme. De son côté, Nathan est tourmenté de ne savoir quelle décision il doit prendre et alla demander conseil auprès de son père : Dans deux jours, cela fera dix ans que j'ai épousé une femme, et nous n'avons toujours pas d'enfant. [...]
[...] Cet extrait est très long mais tellement riche de sens ! Il nous fait nous demander si le Rav s'exprime en tant que tel ou en tant que père car on aimerait pouvoir penser qu'un père apporterait à son fils une réponse moins tranchée vers la religion et davantage vers l'homme et qu'un tel discours n'amènerait pas aussi explicitement la réponse et avec elle de la culpabilité dans le cas où il s'y opposerait ! De plus, réduire l'existence d'un être humain à la seule procréation me semble très réducteur une fois de plus et la naissance d'un enfant hors mariage serait donc, d'après ces dires, la conséquence d'un acte purement animal ? [...]
[...] Durant ce long moment, Rachel observa avec désir son nouvel époux, désir qui ne la quitta plus. S'en suit le récit du quotidien d'une femme très amoureuse de son mari qui, ensemble, souhaitent fonder une famille. Rachel décrit sa vie conjugale comme dix ans de vie commune heureuse et respectueuse des lois de la pureté rituelle jusqu'au jour où tout a changé. La veille du Chabbath, le couple entretient une discussion au sujet de leur désir d'enfant et Rachel dit à son mari que si, après dix ans de mariage, une femme n'a pas d'enfant, son mari a le droit de la répudier. [...]
[...] Et que serait-il advenu sans l'existence de Yacov dans la vie de Naomi ? Seraitelle devenue cette femme rebelle ? Avec ces opposés entre les deux sœurs, Eliette Abécassis nous fait réfléchir sur l'amour et la féminité. C'est un roman à la fois extrêmement poignant et bouleversant mais aussi très révoltant. En effet on ne peut s'empêcher de se sentir en colère ou impuissant face à la situation dans laquelle se trouve Rachel et Nathan. La principale raison en est l'omniprésence de la religion juive dans leur vie. [...]
[...] CONCLUSION : Eliette Abécassis a un réel don pour narrer ce genre d'histoire bouleversante, mêlant fiction et réalité, amour et cruauté tout en ayant un certain talent pour décrire les sensations ou expressions de la féminité à travers ses personnages. Ce roman est aussi l'occasion d'en apprendre davantage sur le judaïsme. De plus, le fait que le récit soit très court et qu'il s'achève de cette manière le rend encore plus poignant mais également rageant. On sort de ce livre avec la gorgé serrée et en ayant l'impression de supporter un poids, celui que toutes les religions rigides ou à mon sens casanières pour ne pas dire extrémistes surtout au sujet des femmes, fait peser sur nous ! [...]
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