L'écume des jours, Boris Vian, 1947, anarchisme, critique de la police, critique de Jean-Paul Sartre, poésie littéraire, Alfred Jarry, Pataphysique, pianocktail, surréalisme, Colin et Chloé, réalité, imaginaire
Il y a une volonté de renverser les codes, Boris Vian est un intellectuel de la rive gauche parisienne (Germanoprintain) révolté et aux traits anarchiques. Il est donc normal de trouver une critique de la police dont tous les représentants s'appellent Douglas et qui ne pensent qu'à cogner, de l'Église avec "le Chevêche", "le Bedon" et le "Chuiche", de la médecine dont les praticiens sont de "dangereux incompétents".
[...] : poésie écrite qui ne marcherait pas en image). Par exemple lorsque Colin parle aux souris on ne se demande pas si ce sont des souris de dessin animé ou des vraies souries : elles sont justes les souris de L'Écume des Jours. Tout cela est bien voulu. Alfred Jarry dont se réclamé Boris Vian appelait ça « la ‘Pataphysique (Gestes et opinions du docteur Fasutroll ‘pataphysicien (1897-1898)) ». La ‘Pataphysique repose sur un principe d'équivalence : on met sur le même plan le réel et l'imaginaire. [...]
[...] » (Aucun sens dans la réalité, mais marrant lorsqu'on la lit). • Idem pour sonorité qui ne fonctionne qu'à la lecture : « vous êtes hautain, Nicolas, dit Colin ». III. Histoire de Colin (et du roman) Colin commence le roman dans un monde sans femmes avec ses potes, un monde de gosse où on s'enivre avec les musiques du pianocktail. Puis lui prend l'envie d'être amoureux (il ne tombe pas amoureux, il le veut). Il grandit, c'est plus une histoire d'hormone comme le montre ce qu'il dit lorsqu'il entend une porte qui claque : « la porte claqua avec le bruit d'une main nue sur une fesse nue ». [...]
[...] On peut alors interpréter l'Écume des jours comme un test de l'hypothèse de la pataphysique. En tant que poète Boris Vian se verrait bien vivre sa vie comme Colin, avec des yeux d'enfants. Mais il faut grandir. Pire l'amour qu'on a besoin pour vivre nous force à grandir, car on ne peut pas aimer une femme en restant un enfant. Face à ce problème, la solution c'est peut-être la ‘pataphysique ; on se confronte aux réels en même temps on reste en enfant et on profite de l'imaginaire. [...]
[...] Beaucoup voient dans la maladie de Chloé une métaphore du cancer. Or, il semble plus juste, et intéressant d'analyser cette maladie comme une dépression. Chloé tombe malade le jour même de son mariage et le seul médicament qui peut la guérir se sont des fleurs. Elle restera toujours au lit et autour d'elle le monde se rétrécit et s'obscurcit. On trouve alors un sens plus profond au roman. Il décrit l'histoire de deux enfants qui sont rentrés trop violemment dans le monde des adultes. [...]
[...] L'écume des jours - Boris Vian (1947) I. Roman après la guerre Il y a une volonté de renverser les codes, Boris Vian est un intellectuel de la rive gauche parisienne (Germanoprintain) révolté et aux traits anarchiques. Il est donc normal de trouver une critique : • De la police dont tous les représentants s'appellent Douglas et qui ne pensent qu'à cogner, • De l'Église avec « le Chevêche », « le Bedon » et le « Chuiche », • De la médecine dont les praticiens sont de « dangereux incompétents », • Du travail où pour gagner quelques « doublezons » Colin doit recouvrir des fusils ; un travail aliénant et violent. [...]
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