Fiche de lecture sur l'ouvrage "Le déclin de l'Institution", Editions du Seuil ? L'épreuve des faits. En octobre 2002, 422 pages. Fiche de lecture de 5 pages environ (1700 mots).
[...] Mais il est aussi de nature magique parce qu'il transforme des valeurs et des principes abstraits, hors du monde, en pratiques et en disciplines qui sont autant de rites : ex :à l'hôpital : les visites du grand patron auprès des malades. Le programme institutionnel confère immédiatement un sens à la plupart des gestes et des relations qui constituent la trame banale du travail sur autrui, pour les professionnels et, le plus souvent, pour leurs objets Même laïcisées, routinières et peu conscientes, les pratiques des agents du programme institutionnel sont potentiellement pleines de sens et de ressources de justification. Ceci à le mérite de reposer sur une vertu d'espérance et dans la réalité. [...]
[...] Si l'on considère que le déclin est irréversible comment essayer de stabiliser de nouvelles formes de travail et de socialisation ? On peut tenter une approche en regardant l'hôpital et le travail des infirmières.[1] L'histoire du programme institutionnel de l'hôpital est le produit d'une double filiation, charitable et religieuse, et scientifique notamment la médecine. Les infirmières sont issues de ces deux histoires et François Dubet retient l'idée qu'il n'y a jamais eu incorporation réelle de ces deux univers. On va retrouver cette dichotomie normative, mise en évidence par l'étude d'un groupe d'infirmières jusque dans la séparation du malade et de la maladie, même s'il y a une forte imbrication quand l'hôpital devient une entreprise de soins ouverte à l'ensemble de la population avec le développement des assurances maladies et de l'Etat Providence. [...]
[...] Le déclin est donc constitutif d'une nouvelle façon de vivre ensemble qui se cherche dans la douleur. Il n'y a pas si longtemps, le monde social était unifié par l'institution, une machine à transformer les valeurs en normes qui étaient suffisamment acceptées par tous. Mais les aspirations individuelles s'opposent à une certaine universalité. Les institutions ne disparaissent pas, elles s'adaptent, se transforment, doivent répondre plus à la technicité qu'à la vocation. Il faut bâtir des institutions démocratiques de petite taille, fondées sur le métier reconnu, en évitant trois voies sans issues : le retour de l'autorité, le libéralisme et le droit. [...]
[...] en France. En 1920, l'union des femmes françaises déclarait : le rôle de l'infirmière hospitalière est de servir le malade en veillant constamment sur tout ce qui l'entoure, et principalement en secondant assidûment et docilement le médecin. Son rôle est celui d'une mère et d'une sœur. L'histoire de la profession d'infirmière est donc celle d'un long arrachement au modèle charitable et religieux. Cette rupture n'empêche pas les infirmières de rêver de l'émergence d'une nouvelle figure institutionnelle dont elles seraient le centre, d'un monde surmontant le déchirement initial de l'histoire hospitalière. [...]
[...] Avec le développement des politiques publiques, il ne s'agit plus de concevoir l'action publique comme la mise en place d'un programme par le biais d'une bureaucratie impersonnelle, mais de mobiliser des réseaux et des groupes d'acteurs publics et privés chargés d'atteindre des objectifs définis comme des résultats plus ou moins mesurables. Les lois et règlements sont traités comme des outils de gestion et non comme l'expression normative des valeurs communes. Chaque directeur d'hôpital doit construire sa propre politique dans un système de négociation continue avec les médecins, les élus, les syndicats, le ministère, l'agence régionale de santé, les associations de malades, les médecins de ville. [...]
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