Elena Gianini Belotti est née à Rome où elle réside encore aujourd'hui.
Sociologue et pédagogue féministe, elle a beaucoup étudié les différents impacts et mécanismes de la socialisation différenciée entre garçons et filles.
Elle dirige le "Centro Nascita Montessori" de Rome depuis 1960, c'est-à-dire depuis sa création. Unique en Italie, le centre apporte aux femmes enceintes une préparation pratique et psychologique à leur futur rôle de mères.
Depuis plusieurs années, elle enseigne aux élèves de la "Scuola Assistenzi Infenzia Montessori", transformée en Institut professionnel d'État en 1960. En Italie, les écoles Montessori sont des écoles d'État très progressistes, pour enfants, dans lesquelles sont aussi formés les instituteurs et les institutrices.
Elle est également collaboratrice de différentes revues spécialisées.
Dès sa parution en France en 1974, l'ouvrage connaît un vif succès et se vend à plus de 300 000 exemplaires dans les années qui suivent. En 1974, le MLF milite sans relâche pour l'égalité et les droits des femmes ; en France elles parviennent à acquérir provisoirement la légalisation de l'avortement au tout début de l'année 1975 (...)
[...] Belotti transpose ce dernier exemple dans une classe où ce ne serait que des enfants noirs qui mettent la table pour des petits enfants blancs exclusivement, "chacun serait horrifié par cette idée" (p.170). On n'apprend pas aux petits garçons à faire les choses à contrecœur, la maîtresse n'essaie même plus d'insister pour qu'ils rangent leurs jouets tant elle sait qu'ils le feront laborieusement et dans le bruit, au lieu de prendre patience et de leur apprendre. Elle ne se demande pas si les petites filles le font à contrecœur quand elle leur demande de tout ranger, cela sans même plus prendre la peine de demander aux garçons. [...]
[...] Le choix du contenu est fait par les enseignants. Un professeur de travaux pratiques confie que, un seul laboratoire étant à disposition des élèves filles et garçons, ils pouvaient choisir n'importe 35 quelle activité: quand il proposa des exercices avec un fer à souder filles sur 54 élèves ont participé, et surtout, note-il, avec plus d'enthousiasme et d'habileté. (p.204). Vers la fin des ses observations, Belotti a relevé que la classification des sexes était perçue par les enseignantes (25 à 50 ans) comme "pour leur bien" (des filles), car "la grâce féminine" devait être sauvegardée, pour qu'elles "ne se sentent pas mal dans leur peau et ensuite dans leur vie" (p.205). [...]
[...] Belotti indique que les filles sourient beaucoup mais rient peu. C'est le contraire chez les garçons. "Elles sont déjà prêtes à la prostitution du sourire forcé pour susciter le même sourire chez l'autre" (p.200). Belotti considère que si l'on impose encore aux filles l'uniforme réglementaire (une blouse noire), alors que les garçons peuvent s'habiller comme ils veulent, c'est parce qu'il est difficile de les considérer autrement que "des objets sexuels susceptibles d'éveiller le désir des garçons" (p.202). On les sépare pour la gymnastique, déjà parce qu'ils sont classés selon leur force pour les garçons et selon leur grâce pour les filles, mais aussi parce qu'il est nécessaire d'être légèrement vêtu pour le cours. [...]
[...] Un comportement que Belotti décrit comme celui des minorités opprimées. Il y a une continuité école maternelle / primaire: garçons et filles sont étrangers les uns aux autres, parfois ennemis. Si un conflit éclate (il n'est jamais physique), l'institutrice dira plutôt au garçon d'être "plus gentil" et à la fille d'être "moins 34 ennuyeuse". Une façon de dire qu'elle a cherché l'agressivité du garçon. Belotti ne voit pas l'intérêt à séparer les garçons et les filles à l'école sous prétexte qu'ils sont différents, mais elle propose d'abolir cette différence en les considérant chacun comme des individus à part entière et non comme des groupes distincts et opposés. [...]
[...] Au sujet de la psychanalyse, Belotti explique qu'associer "féminité non accomplie" avec l'envie de se sentir considérer comme un individu à part entière dans la société a été un moyen de les faire se sentir coupable. De plus, selon la psychanalyse seules celles qui ne présentent pas cette "envie du pénis" peuvent être définies comme des femmes vraiment "féminines" (p.86). Être une femme signifie accepter "de gaieté de cœur" sa condition d'infériorité III/ Jeux, Jouets et Littérature Enfantine Chez un enfant, la tendance à jouer est innée, mais les modes d'expression du jeu sont le produit d'une culture. [...]
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