Le Joueur est un roman écrit par Fedor Dostoïevski (1821-1881). Il est composé et dicté en seulement trois semaines de temps, au mois d'octobre 1866.
C'est sa future épouse, Anna Grigorievna Snitkina, qui écrit sous sa dictée (...)
[...] Alexei est fol amoureux de Pauline qui, comme nous l'avons vu, ne montre aucun respect pour lui. Il lui annonce clairement qu'il ferait n'importe quoi pour elle ; elle n'a qu'à demander. Très vite, l'amour devient indissociable de l'humiliation que la jeune femme lui fait subir. Paradoxalement, il ne semble pas y prêter attention ; tout du moins ne se révolte-t-il pas. D'une certaine manière, il se place lui-même en position de serviteur, en acceptant de tout lui céder. Ainsi déclare-t-il : Comme je ne suis à ses yeux qu'un esclave, quelque chose de trop méprisable, elle n'aurait eu aucune raison de s'offenser de cette curiosité grossière Il le voit, mais ne l'accepte pas : Si je parle de mon esclavage, ce n'est pas que je désire être votre esclave je parle simplement d'un fait qui ne dépend pas de moi Alexei se désespère tellement de ne pouvoir capter l'attention de celle qu'il aime, qu'il décide de la choquer en se montrant grossier : Je regardais Polina Alexandrovna de loin en loin ; elle ne me remarquait pas le moins du monde. [...]
[...] Philipenko ajoute ceci : le roman a servi également à conjurer un autre démon qui harcelait Dostoïevski à cette époque, le démon du jeu. Jeune homme, en effet, l'écrivain était passionné par les jeux de hasard. Il a d'ailleurs fréquenté à de nombreuses reprises des villes d'eaux allemandes, à l'image de Baden-Baden, mais aussi en Suisse et en France (donc majoritairement lors de ses voyages à l'étranger). Il rejoint ainsi le profil de son personnage, trop pris dans le système pour pouvoir arrêter de jouer, et amené à perdre des sommes d'argent considérables. [...]
[...] Il s'agit de la haine, ou du moins le mépris de Dostoïevski à l'égard des nations européennes, et ce malgré ses nombreux séjours à l'étranger. Ainsi, si Alexei apparaît comme un homme malade du jeu, il est quand même une figure sympathique sensée représenter l'esprit russe, grâce à la passion investie dans le jeu (et malgré les conséquences). A ce personnage s'opposent donc les calculs froids et rigides des Européens. On peut citer quelques passages traduisant son mépris : - Pour moi, j'aimerais mieux errer toute ma vie et coucher sous la tente des Khirghiz que de m'agenouiller devant l'idole des Allemands. [...]
[...] Puis, comme pour Alexeï, il est trop tard. Ruinée, elle doit rentrer à Moscou. Parallèlement à ces évènements, un rapprochement amoureux s'opère entre Alexeï et Pauline puisque, pour la première fois, la jeune femme lui avoue ses sentiments, tout en lui demandant son aide : il doit jouer pour elle. Alexeï rejoue, et gagne cette fois. Mais il est rapidement ruiné de nouveau (notamment en raison d'autres personnages déjà cités) et se tourne vers une carrière de joueur professionnel. Intervient alors M. [...]
[...] Déjà riche, elle ne joue pas pour l'argent, mais par amour du vice. Ruinée, elle doit rentrer à Moscou. C'est un personnage haut en couleur qui n'hésite pas à clamer haut et fort que ceux qui attendent son héritage n'auront pas un sou. Polina Alexandrovna (Pauline) Elle est la belle-fille du général, et Alexeï est profondément, désespérément amoureux d'elle. Mais Pauline est froide, distante, voire même cruelle et manipulatrice ; elle a tendance à s'endetter, et n'hésite pas, à plusieurs reprises, à requérir l'aide de celui qu'elle repousse en l'envoyant à la table de jeu. [...]
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