Il s'agit d'un Essai dans lequel Jean Mainil, professeur de littérature française, présente les critiques et enjeux de la lecture romanesque au 18e siècle et démontre comment les femmes auteurs ont utilisé l'écriture pour détourner et combattre ces critiques. Le quichottisme fait référence au Don Quichotte de Cervantès qui confond livre et réalité. Jean Mainil le définit comme le rapport de rupture entre un héros romanesque et fantasque et une société composée de personnage rationnel.
La Quichotte en jupon est donc « tout personnage de lectrice folle qui veut appliquer à sa prosaïque réalité l'univers de ses lectures ». Pour dénoncer le statut de la femme lectrice et auteur, ces romancières vont reformuler cette figure de la lectrice contaminée par ces lectures pour dénoncer les antiromans en écrivant elle-même des antiromans. C'est comme ça que leurs écrits pourront être légitimés et donc leur critique diffusée. Cette reformulation est faite avec la mise en scène de personnages ripostes, représentant la société de l'époque et qui auront des destins ou mésaventures peu glorieux et critiquables ce qui crédibilisera donc ces héroïnes romanesques.
[...] Choiseul-Meuse dénonce avec ce roman la situation de son personnage féminin contraint à garder sa virginité pour ne pas perdre sa réputation, ainsi que les inégalités morales selon le sexe. Dans ces deux romans, Jean Mainil explique que Choiseul-Meuse démystifie le roman en érigeant la virginité, qui cohabite avec le plaisir, en norme. De plus, c'est ironiquement celle qui n'a pas lu de roman qui ne peut rester chaste car elle est aveuglée et piégée par son ignorance, c'est le cas d'Amélie dont la fatale erreur la conduit au tombeau. Par conséquent la citation de Rousseau Jamais fille chaste n'a lu de roman est ici totalement contredite. [...]
[...] Tout d'abord la présentation des critiques et enjeux de l'époque de la lectrice romanesque : Au 17e siècle la folie romanesque était considérée comme susceptible de toucher n'importe qui mais elle serait beaucoup plus fréquente chez les Femmes. Jean Mainil décrit les fondements de cette pensée : le discours médical: étant perçu comme scientifique rationnelle et donc irréfutable elle est un des plus importants appuie des critiques qui mettent en avant l'effet néfaste de la lecture chez les femmes. Jean Mainil cite notamment la démonstration du Docteur Bienville dans son Traité sur la fureur utérine : comme les organes féminins sont beaucoup plus sensibles, leurs désirs et sensations sont beaucoup plus forts et sont accrus avec des facteurs comme la lecture de roman. [...]
[...] Ainsi, ces comportements ne sont-ils pas tournés en ridicule mais au contraire c'est parce qu'elle a lu des romans qu'elle est modeste et intègre, contrairement aux personnages repoussoirs qui sont matérialistes. La lectrice sentimentale La lectrice sentimentale est celle qui, à cause de ses lectures, remet en cause l'ordre familial. Jean Mainil analyse ici le roman d'Isabelle de Charrière, Lettres de misstriss Henley qui est un roman réponse au Mari Sentimental de Constant L'idée qui domine dans ce thème est que la lecture de roman n'est acceptable que si elle est faite en couple. [...]
[...] Don Quichotte en jupons ou des effets surprenants de la lecture, essai d'interprétation de la lectrice romanesque au 18e siècle, Jean Mainil Il s'agit d'un Essai dans lequel Jean Mainil, professeur de littérature française, présente les critiques et enjeux de la lecture romanesque au 18e siècle et démontre comment les femmes auteurs ont utilisé l'écriture pour détourner et combattre ces critiques. Le quichottisme fait référence au Don Quichotte de Cervantès qui confond livre et réalité. Jean Mainil le définit comme le rapport de rupture entre un héros romanesque et fantasque et une société composée de personnage rationnel. [...]
[...] Mais, en montrant le mari sentimental comme seule victime, Constant fait de la lecture une passion meurtrière dont la responsable est l'épouse. Charrière démontre que les maris sont aussi des victimes potentielles à l'identification romanesque de leur lecture qui sont d'un autre genre. Elle fait donc selon Jean Mainil un renversement original du quichottisme qui est ici le produit de la raison. En effet, certains passages du roman de Charrière démontrent que c'est au nom de la raison que Mme Henley est aliénée et malheureuse dans son couple. [...]
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