Edward T.Hall (1914-2009) est un anthropologue américain et a publié « La dimension cachée » en 1966. Cette œuvre s'inscrit dans un parcours fécond, au cours duquel il n'a cessé de s'intéresser aux logiques interculturelles. Il a enseigné dans diverses universités américaines comme Denver, à Harvard Business School et l'Institut de Technologie de l'Illinois. Edward T.Hall, combine des expériences de terrain, la recherche pure et la dimension pratique de ses travaux. Ainsi, après avoir vécu quatre années avec les nations Navajo et Hopi, il obtient un Doctor of Philosophy à Columbia University et poursuit son travail au Moyen Orient, Asie et Europe. Il a également formé des agents à la communication interculturelle au sein du Département d'Etat des Etats Unis d'Amérique durant les années 1950. Cette ambition de concrétisation pratique de ses travaux de recherche se retrouve au sein de « La dimension cachée » par les nombreuses préconisations qu'il effectue à la fin de l'ouvrage.
A travers cette œuvre, Edward T.Hall tente de bouleverser nos certitudes, de nous faire percevoir « la dimension culturelle ». Il s'agit d'une dimension invisible qui est le produit de l'homme, son invention. Tout l'objet de ce livre réside dans la révélation – en partie - de cette dimension à travers le concept de « proxémie ». L'auteur la définit comme « l'ensemble des observations et théories concernant l'usage que l'homme fait de l'espace en tant que produit culturel spécifique. » Autrement dit, elle concerne l'empreinte culturelle des individus sur l'agencement et la perception de leur espace.
[...] La distance intime est celle où la présence de l'autre est jugée trop importante. La distance personnelle concerne la distance qui sépare les espèces sans-contact. La distance sociale est la distance conventionnelle celle utilisée dans la vie de tous les jours le plus communément. Enfin, il existe la distance publique où la voix est forte et les gestes occupent une place importante. Il semble important de rappeler le caractère très relatif de ces catégories. Tout d'abord, elles sont divisées en modes lointain et proche, et surtout ne sont pas universalisables. [...]
[...] L'auteur donne un autre exemple en affirmant que de faibles mouvements dans le champ visuel périphérique réduisent la sensation d'entassement. Il nous initie également à cet effet de lunette culturelle en abordant la peinture. A travers son œuvre, l'artiste expose sa vision culturelle. Sa production n'est pas naturelle, elle est un construit qui témoigne d'une conception particulière, souvent exotique à son public. Pour accéder à sa compréhension, ce dernier doit s'arracher de ses certitudes, de son habitus et se laisser pénétrer par l'altérité. [...]
[...] Voir le livre Théories de l'ethnicité écrit par Philippe Poutignat et Jocelyne Streiff-Feinard. En 1963, Geertz affirme que ces attachements primordiaux sont ceux qui reposent sur des données intuitivement perçues comme immédiates et naturelles de l'existence sociale, ces données pouvant être suivant les cas, le lien du sang présumé, les traits phénotypiques, la religion, la langue, l'appartenance régionale ou la coutume. [...]
[...] En effet, dans les préconisations qu'il effectue sont présentes les traces du multiculturalisme américain. Il élabore la notion d'enclave culturelle qu'il pense comme homogène (sinon ce ne serait pas une enclave culturelle) sur laquelle le politique aurait des instruments de mesure de l'intensité des rapports humains chez les différents groupes. Edward T.Hall avance l'idée d'un certain déterminisme culturel où des individus appartenant à des allégeances culturelles différentes cohabiteraient au sein d'une même nation, à l'intérieur d'enclaves culturelles autonomes. La France, par exemple, éprouve des difficultés à comprendre ces enclaves culturelles dans la mesure où elle ne peut établir de statistiques ethniques. [...]
[...] Dans un dernier temps, Edward T.Hall pose plusieurs préconisations à partir de ses analyses précédentes. Il recommande de construction stratégique des bâtiments afin de limiter le phénomène de cloaque comportemental au sein des enclaves. Pour mener cette opération à bien, il paraît indispensable de tenir compte de la dimension culturelle des futurs habitants en ce qui concerne l'architecture, tout en cloisonnant efficacement afin que le surpeuplement soit supportable. Critique de l'ouvrage : De nombreuses critiques peuvent être formulées, que ce soit sur le fond ou sur la forme. [...]
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