Jacques le Fataliste et son maître est un roman écrit par Diderot (1713-1784). Il paraît pour la première fois en 1778 dans la Correspondance littéraire, puis en volume en 1796, soit des années plus tard.
Le philosophe s'est inspiré de plusieurs oeuvres et réflexions, mais a produit une oeuvre originale, riche et inédite par sa forme hybride et son apparence décousue (...)
[...] C'est donc une œuvre hybride qui nous est proposée ici. Les sujets s'enchaînent sans forcément de rapport, les voix sont multiples, ainsi que les points de vue. Se mêlent alors de nombreux tons, genres et styles, qui donnent à l'œuvre son aspect de patchwork littéraire. Parmi eux (et la liste est loin d'être exhaustive nous pouvons relever : - des réflexions philosophiques - du dialogue - des éléments tragiques, avec l'histoire de Mme de la Pommeraye - de la satire, à travers la figure de la pâtissière infidèle - du comique - une oraison funèbre - des formes de la dissertation philosophique - des éléments de roman picaresque - un recours à l'allégorie Au niveau des tons, la langue est parfois précieuse, élevée (Mme de la Pomeraye), parfois de basse extraction (notamment avec le franc-parler de Jacques). [...]
[...] Mais de nombreux éléments entravent la liberté, à l'image de ce narrateur qui revendique sa marge de manœuvre, mais qui finit toujours par céder une part de cette liberté pour des raisons différentes (souci du lecteur, réel, légèreté Ainsi, il déclare parfois il ne tiendrait qu'à moi avant de revenir sur ses paroles : ils en seront quittes pour Un dernier élément caractérise la démarche de Diderot : la question que ne se pose jamais Jacques après avoir affirmé son fatalisme, est celle de l'origine de ce phénomène. Ainsi, nous ne saurons pas qui il estime être l'auteur du grand rouleau Est-ce juste une question d'athéisme, où une volonté claire de prendre le roman et ses réflexions dans un contexte uniquement matériel ? Le débat est ouvert. Grand mystificateur, Diderot a pris soin de brouiller toutes les pistes, entre le narrateur et le lecteur, au cœur même des histoires, mais aussi entre les personnages eux-mêmes, qui ne cessent de se jouer des tours entre eux. [...]
[...] C'est avec ceci que se clôt l'histoire du maître. Quant à celle de Jacques, trois versions de fin nous sont proposées par l'éditeur : - dans la première fin, Jacques demande les faveurs de Denise - dans la deuxième version, son genou est massé avec sensualité par la jeune femme - dans la dernière, il va en prison pour meurtre puis est délivré, et épouse Denise. II- PRESENTATION DES PERSONNAGES Jacques Jacques est un valet très bavard, qui aime à disserter sur la fatalité qui règne sur l'existence humaine. [...]
[...] Contrairement à Jacques, il pense être libre. Nous apprenons vers la fin du roman qu'il a dû reconnaître un enfant qui n'était pas le sien, une décennie auparavant. Le Marquis des Arcis Voyageur de l'auberge où les deux hommes font halte, le marquis subit la vengeance de Mme de la Pommeraye, dont il était l'amant. Madame de la Pommeraye L'amante abandonnée parvient à faire épouser au marquis une femme qui s'avère en fait être une courtisane. III- AXES DE LECTURE Une œuvre hybride Il est difficile de résumer ce roman, dans la mesure où il ressemble à un ensemble de poupées russes, ou à un grand puzzle littéraire. [...]
[...] Pendant qu'ils parlent, les deux voyageurs vivent plusieurs aventures. Ils résistent à une attaque de brigands, ils perdent leurs affaires puis les retrouvent, croisent un cortège funèbre du capitaine de Jacques (finalement bien vivant), se rendent à l'auberge dite du Grand-Cerf, tandis que Jacques enchaîne sur la manière dont il a séjourné chez un chirurgien après une blessure de guerre. Il faut dire que les voyageurs n'ont pas l'air d'être pressés : ils n'hésitent pas à s'arrêter, rebrousser chemin par moments, ou suivre ce qui leur paraît être une nouvelle aventure intéressante. [...]
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