Les Diaboliques, préface, Jules Barbey d'Aurevilly, Effets pervers et ordre social, morale humaine, sciences occultes, satanisme, catholicisme
Le livre, Les Diaboliques, dont l'écriture durera vingt-trois ans, prend forme dès 1850, à l'époque où Barbey d'Aurevilly finit et publie Une Vieille Maîtresse. Cette période marquera un tournant dans la vie et la carrière de l'écrivain, qui vient de passer le cap de la quarantaine.
Accusé de diabolisme, Barbey écrit cette préface dans un contexte de dénonciation des problèmes moraux, les vices et les perversions, Les Diaboliques écrit sous la IIIe République, témoigne du changement historique qui transforme les moeurs et la société.
[...] Obtenir que cette lecture soit bonne. Le paratonnerre, l'auteur donne des consignes, des conseils au lecteur et lui fournit toutes les informations qui lui paraîtront nécessaires à une bonne lecture : questions, ton dénonciateur . Les valeurs du présent : temps privilège de la préface, le présent est utilisé selon tous modes : présent absolu de l'écriture, un présent qui distingue l'œuvre comme inachevé, un présent de l'avenir immédiat. La préface a une dimension idéologique. Selon H.Mitterand, la préface est « un réceptacle matériel de l'idéologie ». [...]
[...] Le nom de « diaboliques », montre les deux côtés de l'être humain il a un jugement péremptoire sur le monde. Il condamne, trouve scandaleux, grotesque ce monde. Il fait donc une sorte de procès de son époque avec un réquisitoire et un ton réactionnaire. Il veut toucher en plein cœur, il se veut comme un médiateur entre son œuvre et le lecteur. L'écriture aurevillienne établit le statut de cet avant-texte ou on a d'abord affaire à une illusion de présence, son écriture ressemble « au plâtre avec lequel on essaie de livrer une empreinte de la vie, et qui n'en est qu'une ironie. [...]
[...] « Les impassibles et les ricaneurs », il s'adresse à eux. Il évoque les « têtes vives », « les âmes charmantes », il dénonce l'art des peintres, « le petit musée de ces dames », il précise bien sa position : « Les Diaboliques ne sont pas des diableries : ce sont des Diaboliques », tout son roman se résume en ces termes. Message à deux voix et hermétique : il s'inscrit dans un dialogue à deux voix avec le lecteur. [...]
[...] Le destinateur, est bien Barbey d'Aurevilly, il se dévoile en utilisant le pronom personnel « je ». Il maintient le mystère sur son identité cependant au début de la préface. Cependant, il se dissimule derrière le pronom indéterminé « on » (dispositif énonciatif), l'auteur se veut neutre en utilisant le pronom « on » il ne veut pas prendre trop de risques, ce pronom a une valeur impersonnelle, intemporelle et inconnaissable : « On publiera prochainement », « On les a masqués », « On a démarqué leur linge. [...]
[...] ) vraies » qu'il raconte. Son statut produit-t-il son effet ? le fait que ce soit lui qui a écrit cette préface confère au roman une autre dimension ? A-t-il peur de se dévoiler ? D'être pris à parti en masquant son identité ? Ainsi il recourt à l'exagération, l'amplification, la redondance pour faire passer son message. Le statut est donc double ? Préfacier et auteur ? Les jeux de mots, typographiques parcourent le texte, notamment avec le mot « pêcheresse3 Le terme « auteur » est utilisé, il fait donc référence à un tiers, non identifié. [...]
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