Le Désert des Tartares, Dino Buzzati

Résumé du document

J'ai décidé de faire part au travers de ces lignes d'une rencontre que j'ai effectuée avec un livre qui m'a particulièrement touché et qui plus généralement aborde des thèmes universels affectant chacun. La lecture du Désert des Tartares, m'a en effet bouleversée et m'a permis de me confronter à des préoccupations auxquelles, sans cet ouvrage, je ne l'aurai certainement pas été avant des décennies. Il s'agit de l'œuvre la plus connue de Dino Buzzati, qui parut en 1940 et propulse alors le jeune journaliste au-devant de la scène littéraire, dans un contexte pour le moins houleux de conflit mondial. L'artiste, car il était également peintre, laisse aux générations qui le suivent une œuvre magistrale dans laquelle le lecteur, en l'occurrence moi, entre dans l'intimité du Lieutenant Drogo Giovanni. L'ouvrage n'en reste pas moins très pudique et aborde des thèmes universels comme la fuite en avant du temps, la solitude ou encore le rôle et la place de l'individu dans ce monde. Le Désert des Tartares conduit à s'interroger sur la destinée de chacun et l'influence que l'on peut avoir sur le déroulement de sa propre vie.

Extraits

[...] Le fort est un personnage à part entière dans le Désert des Tartares, voire le personnage principal. C'est un véritable révélateur d'identité, il va chercher au plus profond des âmes des hommes leurs comportements et leurs façons de penser. Les antagonismes sont exacerbés et les luttes pour un pouvoir inexistant sont démultipliées par un endroit froid et pesant. C'est aussi un contraste saisissant avec l'activité et le fourmillement de la ville ; dans l'enceinte de la citadelle, les soldats prennent le temps d'observer les landes desséchées de la frontière Tartare, les saisons passent plus lentement et la fonte des neiges de printemps sur les monts du pays Tartare est l'objet de bien des discussions. [...]

[...] C'est le lieu où les aigreurs et les espoirs perdus des officiers sont rendus publics, mais aussi le carrefour des rumeurs. Ce personnage qu'est le fort fait évidemment penser à l'étudiant que je suis à l'institution dans laquelle j'étudie. Il est vrai que Sciences Po est aussi le lieu de rencontre avec d'autres étudiants, mais surtout le principal sujet de conversation entre nous. Cette secte privilégiée dont je fais partie, au même titre que Drogo se sent appartenir au Fort Bastiani, se révèle parfois être un Ghetto lorsque rencontrant des personnes étrangères à mon monde, je me trouve dépourvu de conversation, sans avoir rien d'intéressant à échanger. [...]

[...] La rencontre avec les anciens, qui pour certains vivent dans le fort depuis des décennies, est une véritable confrontation entre une jeunesse plein d'espoir en l'avenir et des personnages d'un âge plus avancé, désillusionné et beaucoup plus pragmatiques. En effet, c'est cette première rencontre qui m'a frappée dans ce livre. L'auteur décrit avec une acuité que je n'avais jamais rencontrée auparavant, l'état d'esprit dans lequel se trouve la jeunesse, et ce de tout temps. Ici, Drogo quitte la ville et ses frivolités, il délaisse ses amours d'adolescence et s'envole enfin d'un nid familial qui devenait trop pesant. L'entrée dans le monde adulte est brutale, et j'en parle aussi en connaissance de cause. [...]

[...] L'ouvrage n'en reste pas moins très pudique et aborde des thèmes universels comme la fuite en avant du temps, la solitude ou encore le rôle et la place de l'individu dans ce monde. Le Désert des Tartares conduit à s'interroger sur la destinée de chacun et l'influence que l'on peut avoir sur le déroulement de sa propre vie. J'ai donc choisi de fonder mon récit sur un livre qui s'est avéré être un révélateur de personnalité, tant l'écriture de Dino Buzzati est précise et touche finalement de façon si véridique les sentiments du lecteur. [...]

[...] L'impression que tout est encore devant nous est cependant loin d'être une évidence et cette lecture enrichissante m'incite à m'investir chaque jour pour profiter du moment présent, sans pour autant capitaliser sur le futur, dans mes études, mes amitiés, et surtout ma famille. [...]