Jean-Paul Fitoussi, est Président de l'OFCE, Secrétaire général de l'Association Internationale des Sciences Economiques, directeur de la Revue de l'OFCE. Parmi ses publications les plus célèbres on pourra noter : Le Débat interdit. Monnaie, Europe, pauvreté (1995) et La Politique de l'impuissance (2005). Sa pensée et ses écrits sont influencés par ceux de l'école « néo-keynésienne », qui estime que l'intervention de l'Etat dans l'économie est nécessaire notamment quand elle a pour but de pallier aux dysfonctionnements du marché. Ainsi l'auteur tentera de montrer dans cet essai que le marché ne peut fonctionner parfaitement sans une intervention de l'Etat (...)
[...] Ces facteurs ont un impact déterminant. Or ils ne sont pas mesurés par l'étude de Barro car celui-ci utilise une définition trop large de la démocratie. La question du meilleur régime reste entière et il s'agit de démontrer la complémentarité entre démocratie et marché. Selon l'auteur, le système économique occidental correspond plus à une démocratie de marché qu'à une économie de marché dans la mesure où le système économique est toujours médiatisé par le régime politique. La démocratie et marché sont interdépendants. [...]
[...] Ainsi l'auteur tentera de montrer dans cet essai que le marché ne peut fonctionner parfaitement sans une intervention de l'Etat. L'ouvrage de Jean-Paul Fitoussi débute sur un constat d'une régression de la démocratie en Europe et aux Etats-Unis. En Europe, l'Etat tend à perdre en prérogatives en étant dépossédé de la maîtrise de l'économie car jugé incapable de la gérer à bien. Ce dessaisissement se fait au profit de l'Union européenne qui peut imposer des choix économiques sans être pourtant responsable politiquement. [...]
[...] Si chaque régime doit assurer une certaine protection sociale pour être acceptable cette nécessité peut s'établir par des systèmes économiques très différents. Ceci engendre des régimes peu semblables mais qui font tous face aujourd'hui à une même réalité: la globalisation. Ce phénomène est présenté comme une contrainte irrémédiable qui devrait nécessairement aboutir à une diminution du rôle du politique au nom de l'efficacité du marché: l'efficacité économique primerait sur le fonctionnement démocratique et l'acceptabilité du système. Mais Jean Paul Fitoussi va montrer qu'il est possible d'associer une intégration économique à la globalisation et maintien du politique. [...]
[...] Ce n'est donc pas la mondialisation en elle-même qui est critiquée ici mais la pensée qui la présente comme inéluctable. Toutefois, l'auteur semble accorder trop de temps à la justification de sa théorie de la nécessaire complémentarité entre démocratie et marché. Cette justification occupe la majeure partie de l'œuvre et réduit le temps de la réflexion sur les propositions politiques aux difficultés soulevées. On regrettera alors qu'une tentative de réponse à la question de l'apport de la démocratie au développement économique des PVD ne soit pas donnée de façon définitive alors qu'elle avait été posée dés le début de l'ouvrage et apparaissait comme centrale. [...]
[...] Enfin, en dehors du principe de compensation les propositions de l'auteur sont peu nombreuses et pourraient se résumer à une volonté systématique d'une intervention plus importante de l'Etat. Le risque est alors de limiter la démocratie à l'action de l'Etat, voire au vote (seconde partie).La dernière phrase de l'essai commence par Il faudrait inventer un nouvel avenir'', si l'auteur donne quelques pistes sur les erreurs à ne pas commettre à l'avenir il reste à établir les moyens concrets de la mise en œuvre d'un lien effectif entre démocratie et marché. [...]
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