Les éditions Grasset viennent de publier un « nouvel » ouvrage de Jean Cocteau, « Démarche d'un poète ». Ce petit ouvrage de 144 pages est la première édition d'un livre que l'auteur a publié en Allemagne en 1953, mais jamais en France. « Démarche d'un poète » forme, avec « La Difficulté d'être » et « Journal d'un inconnu » une trilogie fondamentale dans son œuvre esthétique.
Le livre est constitué d'un ensemble de réflexions sur la littérature, la peinture, le dessin, le cinéma et même la tapisserie. Cocteau s'interroge sur les forces inhérentes à la création, sur son étrange proximité avec le sexe, et se peint lui-même. Il évoque ses rencontres avec Stravinsky, Picasso, Radiguet, Proust, sa rupture avec les surréalistes… Les pensées et les confessions d'un grand poète.
[...] Le Passé défini fonctionne comme un laboratoire de création où Cocteau génère son écriture, mais aussi parachève sa réflexion une fois la rédaction terminée. Autre relation forte : celle qui unit le livre avec Journal d'un inconnu Ce dernier vient de paraître chez Grasset le 16 janvier 1953. Par ailleurs, L'Improvisation de Rome est alors en gestation en vue de l'allocution programmée pour le 28 mai 1953. Cocteau se complaît à reprendre aux deux autres textes toute une série de formules et de thématiques. [...]
[...] Démarche d'un poète forme, avec La Difficulté d'être et Journal d'un inconnu une trilogie fondamentale dans son œuvre esthétique. Le livre est constitué d'un ensemble de réflexions sur la littérature, la peinture, le dessin, le cinéma et même la tapisserie. Cocteau s'interroge sur les forces inhérentes à la création, sur son étrange proximité avec le sexe, et se peint lui-même. Il évoque ses rencontres avec Stravinsky, Picasso, Radiguet, Proust, sa rupture avec les surréalistes Les pensées et les confessions d'un grand poète. [...]
[...] Les deux premiers lui apprennent à s'insurger contre les habitudes artistiques et à ne jamais se conforter dans l'avant-garde. Radiguet lui enseigne à dissimuler l'audace créatrice. Satie à cacher le travail et l'effort sous une apparence de facilité et de légèreté. Mais ce que lui apprennent d'abord ces artistes, c'est à réfléchir sur les mécanismes de la création qui sont à l'œuvre dans la lutte implacable que l'artiste engage avec soi et avec autrui. Autres rencontres Proust Gide Les surréalistes Apollinaire Cocteau enchaîne sur les luttes externes : rencontres manquées, rencontres conflictuelles. [...]
[...] Le combat des forces artistiques de Montmartre et de Montparnasse lui parait un creuset de forces opposées qui donne naissance à un ordre neuf C'est l'esprit nouveau. Cet esprit nouveau qui coïncide avec la Grande Guerre qui emportera Apollinaire. Le Fleuve d'oubli Guerre et Paix Le Chiffre 3 Apolllinaire mort, Cocteau craint de se changer en statue de larmes Il ne ressent aucun besoin à dissiper le brouillard de légendes En tant que poète, il demeure à tout jamais une énigme, une apparence, un fantôme, une ombre. Il s'engage donc à révéler les principes et ressorts secrets de sa création. [...]
[...] Rapports difficiles avec Gide, polémique avec Mauriac est abordé évasivement dans Démarche d'un poète mais détaillés dans Journal d'un inconnu C'est l'inverse qui s'opère avec la notion de peindre sans être peintre ou les lignes consacrées à la défense de l'artisanat et de sa qualité. Un même type de réactualisation s'opère avec la conférence Improvisation de Rome La formule courir plus vite que la beauté l'idée que les créateurs sont des bagnes et les œuvres des forçats qui s'évadent font l'objet d'une reprise, chaque fois rapportée à Picasso et à son travail qui constituent le sujet de la conférence. [...]
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