La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne - Olympe de Gouges (1791)

Thèmes abordés

Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges, Marie Gouze, Révolution

Résumé du document

Ce livre est très riche, autant dans le style d'écriture que dans l'aspect politique. En effet il est considéré comme étant la première œuvre féministe.

Paru en 1791 donc au lendemain de la Révolution française et de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (26 août 1789) qu'elle parodie dans ce texte. Pour rappel le XVIIIe siècle est le siècle des Lumières et ce texte s'inscrit dans la continuité de ce mouvement qui s'était plutôt terminé vers 1789.

Pour en revenir à ce texte, que nous pouvons d'ailleurs qualifier de « texte juridique philosophique », le but d'Olympe était de prôner la dignité des femmes et d'appeler au bon sens et au respect des deux sexes. Il est devenu son écrit le plus célèbre.

Extraits

[...] Le thème de cette partie porte principalement sur le fait que les femmes n'ont rien retiré de cette dure période révolutionnaire, sinon « un mépris et un dédain plus marqué », la révolution est fort incomplète. Elle évoque les législateurs comme des hommes orgueilleux trop habitués à l'idée de la femme « soumise » et clame que si les femmes le veulent, elles peuvent franchir les barrières qui lui sont posées. Elle autodéfinit son texte comme une antithèse. Nous trouvons, au milieu des remarques et des exemples, une métaphore filée qui compare les femmes aux esclaves rapprochant les deux grandes luttes de sa vie marquant toutes deux l'irrespect et l'inégalité. [...]

[...] Par exemple, dans l'article III elle reprend seulement le terme initial nation pour le définir comme la réunion des hommes et des femmes, en découle l'article XVI qui stipule que la Constitution ne vaut rien si la totalité des personnes constituant la Nation n'a pas contribué à la rédiger. L'article quant à lui, parle des lois de la nature et de la raison comme supérieures à toutes les autres, c'est une des plus grandes modifications du texte original. Un autre point qui est bon à noter est que le terme Homme de la DDHC désigne l'être humain, le fait qu'elle le remplace par femme est un détournement ironique. Il est assez clair que l'ensemble de son texte est placé sous l'ironie, mais l'ironie un peu « grinçante ». [...]

[...] Conclusion Les thèmes principaux sont donc : la justice, l'égalité et la liberté (autant politique qu'économique). Le contexte historique est l'après-Révolution, cette dernière peut aussi être considérée comme un des grands thèmes de l'ouvrage puisqu'en plus la DDHC en a découlé. Pour rappel, la révolution a perduré jusqu'en 1799 (Napoléon a pris le pouvoir par le coup d'État du 18 brumaire), ce qui fait que ce livre aurait pu avoir un bien plus grand impact. Ce texte est celui étudié dans le cadre du parcours « écrire et combattre pour l'égalité » : il ne m'est pas utile d'expliquer la portée révolutionnaire et les engagements de l'écrivaine, cet ouvrage très particulier a totalement sa place de représentant de ce style. [...]

[...] Ses textes sont restés sans réel retentissement durant sa vie et elle n'a pas connu un grand succès, c'est avec le mouvement féministe du XXe siècle que ses textes ainsi que sa biographie sont devenus connus lui donnant accès à la gloire posthume, ainsi qu'un statut de figure précurseur du féminisme. « Cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature. Partout, tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-d'œuvre immortel », Olympe de Gouges. [...]

[...] Cependant, l'égalité était aussi demandée dans d'autres « domaines » que l'égalité des sexes, comme pour l'abolition de l'esclavage dont j'ai parlé plus tôt, mais aussi l'égalité en termes de recherche d'emploi (principalement les hautes fonctions comme l'administration où les hommes de couleur n'étaient pas encore acceptés), ce qui ramène à beaucoup d'autres ouvrages parallèles même s'il ne s'agissait pas de la même époque, comme le discours « I have a dream » de Martin Luther King en 1963. [...]