L'OUVRAGE
De l'esprit des lois s'inscrit dans la période du règne de Louis XV. Le XVIIIème siècle est globalement un siècle de paix intérieure. Ce climat permet aux salons et club de se multiplier et de permettre un certain développement de la philosophie. Parmi ces penseurs, que l'on rattache à la philosophie des Lumières, on peut citer, Diderot, d'Alembert, Montesquieu.
La France constitue l'épicentre de la pensée des Lumières. Montesquieu est l'un des premiers représentants : après plusieurs oeuvres satiriques sur les revers de la civilisation occidentale, il publie son étude monumentale, De l'esprit des lois.
Sous le règne de Louis XIV, les Parlements étaient domestiqués. Toutefois, avec Louis XV, on assiste à un changement. En restituant tous les pouvoirs aux Parlements, le régent va affaiblir son propre pouvoir. Au XVIIIème, l'affrontement s'accentue, et ce, en raison de la présence de penseurs notamment Montesquieu alors président au Parlement de Bordeaux. Sa notoriété et sa place favorisent la diffusion des critiques du Gouvernement.
De l'esprit des lois est un ouvrage mettant en avant des principes importants aux yeux des Lumières. Montesquieu préconise une Justice utile, c'est-à-dire une justice utilitaire pour la société. Tous les hommes doivent être soumis aux mêmes lois. Cette théorie contrebalance les principes même du Gouvernement de Louis XV.
Montesquieu et d'autres penseurs vont influencer l'opinion publique en démontrant que la réforme des institutions permet de réformer la société. Ainsi suivra à l'ouvrage De l'esprit des lois, Le Traité des Délits et des peines de Beccaria en 1764.
Montesquieu s'oppose à l'arbitraire du régime et à la rétribution des actes. Il cherche à faire prendre conscience au peuple des inégalités présentes tant au niveau judiciaire qu'au niveau social. La loi est la clé de voûte de tout le système, c'est la base même d'un régime égalitaire.
En effet, la loi permet à l'homme de se contenir, car ce dernier ne peut vivre sans règle au risque de faire de la société une anarchie, une monarchie voire un despotisme.
De part ses voyages, Montesquieu a pu étudier et mettre en parallèle tous les régimes de chaque pays. Selon lui, le système anglais est une parfaite illustration.
L'auteur préconise un gouvernement modéré ou les trois pouvoirs doivent être séparés afin que le Gouvernement soit le plus juste possible (...)
[...] Il y a une certaine facilité dans le commandement : il faut que le prince encourage, et que ce soient les lois qui menacent. Malgré les critiques des jésuites et des jansénistes, l'œuvre de Montesquieu sera vingt-deux fois éditée en deux ans. Il résulte de cette œuvre majeure dans la vie de son auteur un bouleversement tant la pensée d'écrivains, mais surtout dans la pensée de l'opinion publique. Par ce livre, la Révolution est mise en marche, et la rupture avec l'Ancien Régime flagrante. [...]
[...] Dans le livre XII, Montesquieu évoque le terme de liberté du point de vue du citoyen. En effet, chaque citoyen a un concept bien défini de la liberté politique, qui peut ne pas être en adéquation avec la Constitution. De même, une constitution peut être modérée sans pour autant conférer des libertés aux citoyens. Il pourra arriver que la constitution sera libre, et que le citoyen ne le sera point. Le citoyen pourra être libre, et la constitution ne l'être pas. [...]
[...] Concernant le crime de lèse-majesté, il fait part de la manière d'opérer de la Chine et explique en quoi cette répression est dangereuse. Selon les époques, les pays, ce crime est défini de façon différente. Toutefois, la sentence est équivalente. Cet exemple est longuement développé dans De l'Esprit des Lois et ce pour mettre en garde le peuple. Toute opinion, toute décision contraire à un prince, roi ou toute autre autorité ne doivent pas forcément être perçues comme une atteinte au pouvoir, à l'Etat. [...]
[...] De là, la pensée des Lumières s'émancipe et deviendra le cœur même des revendications du peuple. On retrouve la majeure partie des idées du livre dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. La composition du gouvernement, la mise en place de l'égalité sont l'application de De l'Esprit des lois. L'histoire démontrera que la monarchie constitutionnelle ne sera pas aussi idyllique qu'elle pouvait paraître à la lecture de l'œuvre. [...]
[...] Montesquieu définit dans le chapitre III du Livre XI le terme liberté dans son utilité politique. Selon lui Dans un Etat, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir. Le citoyen ne peut faire que ce qu'il est autorisé à faire, dans le cas contraire il n'aurait plus de liberté, car les autres auraient eux aussi ce même pouvoir ( faire ce que les lois interdisent). [...]
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