1. « Le verbe lire ne supporte pas l'impératif » : c'est sur cette phrase que s'ouvre l'ouvrage, donnant d'emblée le ton : il ne s'agit pas de forcer les élèves et, au-delà, tous les lecteurs potentiels.
2. Pennac dépeint de façon saisissante la situation d'un jeune contraint à lire par ses parents, jeune qui ne rêve que d'une chose : s'envoler par la fenêtre au plus vite !
3. Dans d'autres cas, d'autres contextes familiaux, la lecture n'est pas valorisée ; aussi la lecture devient-elle un véritable acte subversif, ce qui évidemment s'en ressent sur le plaisir du lecteur déviant ! (...)
[...] ; dans ce contexte, Le professeur n'est ici qu'une marieuse. 48 Pennac pointe du doigt une autre phobie des jeunes lecteurs : le temps à consacrer à la lecture Mais dès que l'ouvrage est ouvert, le temps n'est plus temps 49 Certains se plaignent de ne pas pouvoir lire, par manque de temps De fait, la vie est une entrave perpétuelle à la lecture Or, nous dit l'auteur, le temps de lire est toujours du temps volé du temps volé au devoir de vivre Aux yeux de Pennac, la lecture est, comme l'amour, une manière d'être 50 Le livre ne doit pas être un pavé C'est un nuage 51 La lecture doit être un plaisir gratuit, il ne faut rien demander en échange. [...]
[...] Sans eux, il restait pris dans l'épaisseur du sien. Ainsi découvrit-il la vertu paradoxale de la lecture qui est de nous abstraire du monde pour lui trouver un sens En somme, les meilleurs pédagogues sont ceux qui n'ont pas le souci de la pédagogie ! 6 Désormais, l'enfant, qui a grandi, vit enfermé dans sa chambre ou presque Lire est devenu un véritable pensum : il compte les pages, dépité Un livre, c'est un objet contondant et c'est un bloc d'éternité. [...]
[...] Parfois un ouvrage semble nous changer littéralement la vie Que des livres puissent à ce point bouleverser notre conscience et laisser le monde aller pire, voilà de quoi rester muet La lecture est en tous cas objet de partage Souvent nos plus belles lectures nous ont été conseillées par des êtres chers. Aimer, c'est, finalement, faite don de nos préférences à ceux que nous préférons. Et ces partages peuplent l'invisible citadelle de notre liberté. Nous sommes habités de livres et d'amis. [...]
[...] Donner à lire 42. L'auteur met en scène une classe, avec des élèves échoués dans ce lycée, épaves abandonnées par la marée scolaire Le bilan n'est pas brillant, l'auteur semble assez désabusé : L'école leur aura au moins appris cela : le confort de la fatalité L'auteur énumère des autocritiques d'élèves je suis paresseux, je suis bête, je suis nul, j'ai tout essayé, ne vous fatiguez pas, mon passé est sans avenir 43 Les doigts se lèvent en masse quand le professeur demande qui n'aime pas lire Mais voilà qu'il réplique : Bon, dit le prof, puisque vous n'aimez pas lire c'est moi qui vous lirai des livres. [...]
[...] Le droit de relire Le fait de relire un ouvrage répond, selon Pennac, au désir de nous enchanter d'une permanence, et de la trouver chaque fois si riche en émerveillements nouveaux Le droit de lire n'importe quoi Les élèves tendent à affirmer qu'il n'y a pas de bons ou mauvais romans en sois Pennac affirme le contraire : il y y bel et bien de mauvais romans : ce sont ceux qui ne correspondent pas à un acte de création véritable, mais relèvent de la reproduction de formes préétablies, parce qu'ils sont une entreprise de simplification (c'est-à-dire de mensonge), quand le roman est art de vérité (c'est-à-dire de complexité parce qu'à flatter nos automatismes ils endorment notre curiosité, enfin et surtout parce que l'auteur ne s'y trouve pas, ni la réalité qu'il prétend nous décrire. Les hommes ont besoins des compagnons d'être que sont, entre autres, les livres Le livre dépasse la simple satisfaction de nos sensations 6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible) Le bovarysme, en référence à l'héroïne de Flaubert Madame Bovary, renvoie à la satisfaction immédiate et exclusive des sensations. [...]
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