On pénètre in medias res dans le récit, sous les cris de la Poivrée dont les hurlements sont perçus en focalisation interne, par le Chien, qui les trouve assourdissants. Intéressant déjà donc, de constater que le Chien pense et surtout qu'il éprouve des émotions comme le désintérêt alors qu'elle le traite de "chien perdu". Les deux personnages en présence, la Poivrée, une bonne femme et son mari, le Grand Musc (on remarque les noms à connotations odorantes), "glapissent" ou "grondent", montrant donc que leur langage est bien compris par le chien, qui l'animalise. Le narrateur intervient, comme conteur omniscient : on reviendra plus tard sur les anecdotes qui parsèment la vie du Chien (...)
[...] Cependant certains éléments peuvent nous rappeler un univers satyrique et grinçant : le Chien ne nomme pas les personnes qui l'entourent mais les réduit tous à une caractéristique physique ou odorante, pas toujours valorisante d'ailleurs. Nasillard, cependant, sera un personnage un peu grinçant et critiquera autant qu'il peut ceux qui les ont enfermés dans ce camion de la fourrière. Nous retrouvons donc bien le registre satyrique (personnages caricaturaux) et critique (mise en valeur des défauts des humains) mais cela ne suffit pas à faire de ce livre un pamphlet. [...]
[...] On apprend que le Grand Musc est appelé ainsi car il transpire beaucoup et la Poivrée, car elle s'asperge constamment d'un parfum qui pique le nez comme du poivre. Comme on vit la narration à travers le chien, il faut interpréter certaines de ses descriptions, pas toujours très claires. XVI : Autre souvenir : lors de leurs vacances annuelles au camping de Nice. L'atmosphère qui se veut joyeuse déplaît au chien. Les adultes chantent fort et le feu crépitant l'effraie. [...]
[...] Le Chien, fatigué, s'endort dehors et décide que le lendemain il ira trouver le boucher, la seule personne qui s'était souciée de lui. VIII : Le Chien repart en direction de sa boucherie car il se rappelle que son boucher sentait la lavande. Autour de lui, la ville s'active mais si captivé qu'il l'est par son odeur, il n'entend pas le gardien de la fourrière s'approcher et abattre sur lui un filet. Prisonnier ! IX : Dans la camionnette, il rencontre Nasillard (un chien grincheux et pessimiste) et Laineux, qui lui expliquent qu'on le mène à la fourrière. [...]
[...] Sans tomber dans des considérations philosophiques, on peut se demander si ces valeurs que découvrent le chien sont indépendantes de son contact avec les humains et s'il en aurait fait l'apprentissage seul car il est très intéressant de voir que le narrateur nous le fait rêver pour que l'on découvre son passé ou encore que le chien veuille se venger (ce qui montre qu'il éprouve de la rancoeur) ou procède encore à des rites funéraires (les chats sont gardiens de cimetière mais ornent aussi les tombes des chiens qu'ils pensent s'être transformés en arbres après leur mort, superstition assez étonnante chez un animal puisqu'elle signifie une possibilité de s'abstraire à l'instinct manger-survivre-dormir et une envie de conceptualiser leur existence). Pomme, tout comme son chien évolue au fil des pages et du récit. D'une petite fille égoïste, elle devient aimante envers son chien non pas parce qu'elle y est obligée mais parce qu'elle l'aime. [...]
[...] Le Chien arrive dans la grande ville de Nice, avec toutes ses fabuleuses odeurs. Le Chien est attiré par une odeur de viande, chez le Boucher, qui lui apparaît comme un monstre terrible. Contre toute attente, alors que le chien voulait subtiliser un morceau de viande à l'homme terrifiant, le vendeur le sauve en lui évitant de se faire écraser. Le Chien repart, car c'est une maîtresse et non un maître qu'il cherche. Cette rencontre est donc une première péripétie heureuse. [...]
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