Daniel Cohen est professeur d'économie à l'Ecole normale supérieure ainsi qu'à l'Ecole d'économie de Paris ; il est membre du Conseil d'analyse économique auprès du Premier Ministre et conseiller scientifique auprès de l'OCDE ; il a signé des livres à succès tel que Richesse du monde, pauvreté des nations ou trois leçons sur la société postindustrielle. Proche du parti socialiste, il est membre du Comité d'orientation scientifique de l'association A gauche, en Europe et publie en 2009 son nouvel ouvrage : La prospérité du Vice.
[...] Perspectives actuelles Daniel Cohen se montre très pessimiste quant à l'état actuel du monde, et ce pour trois raisons : la quête impossible du bonheur, les nouvelles menaces de conflit et le krach écologique. Le bonheur n'est pas proportionné au niveau de la croissance atteint, il dépend de son accroissement quel que soit le point de départ de celle-ci C'est là le malheur des sociétés industrialisées, elles sont condamnées par leur addiction à la croissance. C'est une théorie de l'économiste Richard Easterlin qu'il cite : être heureux c'est gagner 10 dollars de plus que son beau frère Durant les Trente Glorieuses, La population était bien plus heureuse, alors que la France est bien plus riche aujourd'hui : le plaisir que procure la consommation est éphémère. [...]
[...] Ce pessimisme sur une possible répétition de l'Histoire est largement contestable. Certes, le monde suit le modèle de développement occidental qui a amené l'Europe dans la boucherie de 1914-1918. Mais c'est oublier la philosophie d'Hegel qui écrivait qu'il n'y a pas de leçon de l'Histoire, parce que l'évènement n'est jamais répété à l'identique. On ne peut tirer des enseignements d'une situation différente et l'Histoire ne doit pas être moralisante. Il ne faut pas aller chercher une solution dans les poubelles de l'Histoire mais dans le présent, dans son analyse et sa compréhension. [...]
[...] On l'a bien compris, ce livre n'est pas un essai proposant des outils permettant de traiter les contradictions du monde contemporain, mais bien une introduction à l'économie. Il est vrai que Keynes n'a publié qu'en 1936 (soit plusieurs années après la crise) sa Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie, on attend donc la suite. Toutefois, une petite nuance est à apporter à cette critique. Il serait faux de dire qu'un lecteur qui a déjà étudié l'économie et qui est au fait des grands enjeux actuels n'apprend rien. [...]
[...] Mais qu'en est-il du pouvoir de cette conscience mondiale ? Un appel3 est ce moment diffusé sur internet, relayé par les réseaux de socialisation type Facebook pour le sommet international de Copenhague sur le climat ; soutenu des grandes ONG, il vise à rassembler 1 million de signataires pour interpeller le Président de la République sur la nécessité d'un accord contraignant. Certes, en quelques jours, cet appel a déjà rassemblé signatures, ce qui est énorme et assoie la thèse de l'auteur. [...]
[...] Comment l'Europe a t-elle surpassé le reste du monde ? Il faut repartir des origines : l'économie apparaît dans le développement de l'agriculture, qui est en fait la première des mondialisations puisqu'elle va s'imposer partout. Et pourtant, dès l'Antiquité, l'Europe surpasse le reste du monde grâce à l'usage d'une masse d'esclaves qui croît : employés aux champs, ils permettent une intensification de la production. La dynamique se brise avec la chute de l'Empire. Jusqu'au Xème siècle, l'Europe semble avoir perdu tout ce qui faisait la gloire de Rome. [...]
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