Rabelais réalise la transition entre deux époques: s'il est encore un homme du Moyen-âge qui aime la liesse et la farce, il est aussi un contemporain de la Renaissance, humaniste savant, médecin féru de grec et partisan du retour à la nature. À travers lui, le Moyen-âge et la Renaissance, loin de s'opposer, découlent harmonieusement l'un de l'autre.
Penthagruel est à l'origine un diablotin breton chargé d'aller jeter du sel dans la bouche des ivrognes endormis afin de leur donner la gueule de bois, de leur assécher le gosier et de les préparer à de nouvelles beuveries. Panurge lui est le rusé comme il convient à un personnage dont le nom francisé de façon amusante, vient du grec panourgos, terme qui s'applique à un homme prêt à tout.
Les deux personnages se croisent et se reconnaissent dans l'œuvre de Rabelais. Pourquoi l'auteur a-t-il inséré Panurge dans son récit et quelle est sa fonction ?
La rencontre des deux protagonistes de l'œuvre est inéluctable; les conséquences du dédoublement du personnage principal interdit la lecture univoque du texte.
[...] Le doublement du chapitre IX permet l'intrusion d'un nouveau personnage nécessaire à la narration. L'œuvre passe donc de la linéarité à une structure binaire soit deux personnages contraires mais complémentaires s'apparentant au couple maître/valet ou encore roi/bouffon. Le dédoublement du personnage principal Structure dialogique et binaire L'apparition de Panurge dans l'œuvre permet au récit de devenir un dialogue entre les actions des deux personnages : - Procès de Baisecul Humevesne disputatio entre Panurge et Thaumaste - Les aventures courtoises de Panurge se doublent de celles de Pantagruel. [...]
[...] Le monde de Panurge est un monde de farce, mais aussi un monde de théories du langage : c'est sur cet humour linguistique que l'épisode de la rencontre entre Pantagruel et Panurge domine. Panurge demande à Pantagruel à manger en 12 langues différentes, il est le maître du langage. Il est le porteur de la critique catholique : chapitre 17 : il accommode à sa façon de centuplum accipies P172 de l'Evangile, en pillant les troncs des églises à chaque fois qu'il y glisse une pièce. [...]
[...] Pantagruel et son savoir ou Panurge et sa comédie langagière ? N'est-ce pas là la véritable clé du succès de l'œuvre ? Commentaire linéaire -Page 102 - 6 dernières lignes Fin de la rencontre de Pantagruel et Panurge. Panurge vient de demander à manger à Pantagruel en 12 langues différentes. Doncques fait référence à la réplique précédente de Panurge et introduit la réplique suivante de Pantagruel. Effet de transition entre l'étalage de la connaissance de Panurge et le début de leur sérieuse conversation. [...]
[...] Sophisme ou Humanisme ? L'astuce narrative Dans les huit premiers chapitres, Pantagruel devient comme son père Gargantua un sophiste. Il fréquente l'université de Paris ce qui fait de lui un étudiant intelligent puis il assimile tous les chefs d'œuvre de la bibliothèque Saint Victor qu'il juge fort magnificque C'est pour le sauver du courant sophiste que Rabelais décide de faire surgir Panurge. Panurge arrive donc en tant que SAUVEUR. C'est donc à partir du second chapitre 9 que Pantagruel sophiste disparaît laissant place à un Sage philosophe et à l'imitator christi. [...]
[...] Pantagruel / François Rabelais Paris : Librairie générale française La Folie Rabelais : l'invention du Pantagruel / François Bon Paris : les Éd. de Minuit Pantagruel : édition critique sur le texte de l'édition publiée à Lyon en 1542 par François Juste / François Rabelais Paris : H. Champion L'Oeuvre de François Rabelais et la culture populaire au Moyen âge et sous la Renaissance / Mikhail Bakhtine Paris : Gallimard L'Oeuvre de Rabelais (sources, invention et composition), par Jean Plattard - Paris : H. [...]
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