On peut tout d'abord se rendre compte que l'oeuvre de Doré constitue un récit à part entière au sein des Contes, tout d'abord de par leur nombre : quarante en tout et pour tout plus le frontispice. Ces gravures sont réparties sur six contes. Certains de ces contes sont d'ailleurs très bien illustrés : on peut prendre l'exemple du "Petit Poucet" où l'on peut trouver neuf illustrations et qui couvrent une grande majorité du récit (...)
[...] La cruauté est également représentée d'une manière différente chez Doré : il représente le moment qui précède l'acte cruel, comme on peut le remarquer dans Le Petit Poucet, lorsque l'ogre s'apprête à égorger ses filles ou dans Le Petit Chaperon Rouge quand le loup est sur le point de dévorer la pauvre grand-mère. Ce choix de la part de Doré est de nature à renforcer la cruauté des scènes. De même, on peut remarquer que Doré prend certaines libertés vis-à-vis de l'œuvre de Perrault ; on a encore une illustration de ce point dans Le Petit Poucet : Perrault ne dit jamais dans les Contes que les fillettes portent des couronnes sur la tête. [...]
[...] Question : Les illustrations de Doré permettent-elles de se passer de la lecture des Contes ? Charles Perrault, célèbre auteur du XVIIe siècle, doit sa renommée à la rédaction de son œuvre principale : Contes. Il entre en 1671 à l'Académie Française où il se fait remarquer dans la querelle opposant les Anciens et les Modernes et dans laquelle il prend partie pour ces derniers. Il rédige d'ailleurs deux œuvres : La Querelle Des Anciens Et Des Modernes en 1687 ainsi que Le Siècle De Louis Le Grand en 1688 et qui fait scandale à l'Académie. [...]
[...] Mais outre le milieu populaire, Doré représente aussi le milieu aristocratique et riche, très bien illustré par la Barbe Bleue et plus particulièrement par la gravure où l'on peut voir la jeune femme en compagnie d'une de ses trois amies : le décor est riche, avec des sculptures, de magnifiques étoffes et des éléments de décoration splendides, tel le lustre de même que les vêtements que portent les riches personnages. De la même manière qu'elles montrent bien la situation sociale des personnages, les illustrations de Doré représentent et mettent l'accent sur le caractère des personnages. Ces personnages peuvent être cruels, à l'image de l'ogre dans Le Petit Poucet, où il apparait comme très cruel, avec ses yeux exorbités et les objets qu'il porte, tel que le couteau. Sa taille est également à mettre en rapport avec la volonté de Doré de le représenter de manière inhumaine. [...]
[...] Nous avons donc vu que les illustrations permettent une bonne lecture des Contes. Nous allons cependant voir qu'elles constituent une lecture incomplète de l'œuvre. On peut en effet voir que, bien que très utiles à la compréhension du texte, les illustrations ne permettent pas de se passer de la lecture des Contes en eux-mêmes. On peut tout d'abord se rendre compte que les illustrations de Doré sont inégalement réparties au sein des Contes : certains de ces contes regroupent beaucoup d'illustrations alors que d'autres n'en recueillent pas assez en comparaison de leur longueur : Cendrillon n'est illustré que par quatre gravures alors que le Petit Poucet par onze. [...]
[...] Mais dans quelle mesure les illustrations de Doré permettent-elles de se passer de la lecture des Contes de Perrault ? Dans une première partie, nous verrons que les illustrations de Doré permettent de se passer de la lecture de l'œuvre de Perrault et ensuite, dans une seconde partie, que ces illustrations sont insuffisantes. On peut tout d'abord se rendre compte que l'œuvre de Doré constitue un récit à part entière au sein des Contes, tout d'abord de par leur nombre : quarante en tout et pour tout plus le frontispice. [...]
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