La conscience critique, George Poulet, Ecole de Genève, portraits de critiques, Madame de Staël, Baudelaire, Proust, Charles du Bos, Jean Rousset, Georges Blin, Gaëtan Picon, Gaston Bachelard, Jean-Pierre Richard, Jean Starobinski, Maurice Blanchot, Marcel Raymond, Roland Barthes, Sartre, Albert Béguin, la Nouvelle revue française
Dans son ouvrage La conscience critique, Poulet propose un panorama de 18 portraits de critiques, de Madame de Staël à Roland Barthes, exposant leur vision de ce qu'est la critique afin de comprendre le cheminement d'une critique littéraire qui serait en premier lieu une critique de la conscience. Beaucoup de ces auteurs sont des contemporains de Poulet et comptent parmi ses collaborateurs de la nouvelle critique, tels Marcel Raymond, Jean Starobinski ou Albert Béguin.
[...] Ainsi, comprendre c'est se souvenir se souvenir de la vision première, celle de l'enfance, dont Béguin est empreint comme les poètes qu'il aime ; que ce soit Verlaine, de Nerval ou Bernanos, tous enclin à une nostalgie de l'enfance. Mais cette nostalgie est une absence, ce qui est contradictoire avec son rejet de l'idéalisme et sa conception sensuelle première. La poésie serait donc une absence dans la présence retranscrite par le langage. Poulet nous amène à nous questionner sur ce qui semble être un échec pour Béguin : il semble que ce soit dans l'absence que la puissance poétique se révèle. Béguin lui-même cite : Serait-il vrai que la poésie trouve sa grandeur dans son échec ? H. [...]
[...] Il trouve son parfait exemple chez Kafka et l'errance de ses personnages sans nom, une errance à la recherche de rien univers que Blanchot nomme vestibulaire. Le fait de nommer est une preuve d'irréalité, et les vides des romans de Blanchot, comme dans Thomas l'obscur, sont le lieu de la présence de la mort dans son absence. Le point central reliant tout ce non-être n'est pas la conscience de soi ni d'autrui, mais la reconnaissance d'un il y a ; d'une existence dénuée d'essence. La littérature de Blanchot transcrit le vide de la conscience par son absence de style. [...]
[...] Au-delà de l'œuvre, il ya la conscience de l'œuvre. Cette dépendance réciproque de l'œuvre et du moi procède d'une démarche structuraliste chez Rousset comme chez Picon qui lui considère inversement l'œuvre comme un point fixe, et non comme le résultat des divers états d'esprit du créateur. Pour Picon et comme le pense le new criticism des années vingt, l'œuvre née d'elle-même et rejette la création rejetant ainsi l'idée de la conscience dans sa conception. I. Georges Blin Blin a spécifiquement étudié deux auteurs : Baudelaire et Stendhal. [...]
[...] Cette expérience conduit à l'harmonie et au lien entre extériorité et intériorité : l'identification affective est un acte de charité et cette sortie de soi permet de mettre fin à la multiplicité, au jeu de miroirs de la représentation de soi. Ce processus, que Baudelaire qualifiera parfois de vaporisation du moi permet de retrouver l'esprit créateur qui anime un auteur. Le critique devenu frère du poète épouse ainsi sa subjectivité. Ainsi se crée cette seconde réalité née de la cohésion entre la pensée qui crée et celle qui reçoit, via l'œuvre et le langage subjectif dont elle procède. [...]
[...] L'objet livre devenu objet mental est pensé par un je Ces pensées ne sont pas celles du lecteur, mais son celles d'un autre, celles de l'auteur, pensées pourtant par le je du lecteur. L'œuvre devient ainsi indépendante et se substitue au moi tout en créant son existence par la lecture même. Le livre devient le sujet de ses objets. Dans un second temps, Poulet cherche le cheminement de la conscience. L'œuvre se substituant au moi laisse pourtant le lecteur conscient. La conscience est donc partagée. [...]
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