En juin 1762, l'Émile est condamné à Paris et à Genève par les autorités civiles et religieuses. Rousseau doit fuir vers la principauté de Neuchâtel. Il est bouleversé par ce qu'il considère comme une persécution, persuadé qu'il est incompris et qu'il doit se justifier, en particulier à la suite de la publication du pamphlet de Voltaire. Il décide donc de rédiger ses confessions pour permettre au lecteur de juger par lui-même.
Après s'être enfui de Genève, Rousseau est accueilli en Savoie chez Mme de Warens qui l'envoie faire son éducation religieuse à Turin. Le Livre II raconte comment, après quelque temps à l'hospice des catéchumènes, il est engagé comme laquais chez Mme de Vercellis où il commet un acte qui pèsera sur sa conscience tout au long de sa vie.
[...] Ce dernier est cependant interrompu par le portrait de Marion (l.12 à 16) : cette petite pause dans le récit permet d'y revenir de plus belle. La confrontation s'achève au bénéfice de Rousseau : le rythme est alors ralenti, car Rousseau fait quelques commentaires sur ce qui a pu tromper les adultes. En effet, il explique qu'ils se sont fiés aux apparences : cette modération, comparée à mon ton décidé (l.31). Puis le rythme s'accélère de nouveau à la fin du passage. l'enquête et le jugement Cet épisode ressemble à une affaire judiciaire. On assiste à une véritable scène de procès. [...]
[...] l'atténuation de la responsabilité Rousseau parle de circonstances atténuantes : en effet, le ruban était petit et déjà vieux (l.5-6). Il souligne aussi que beaucoup d'autres meilleures choses étaient à portée (l.6). Il fait également remarquer que la culpabilité est partagée, puisqu'on ne se donna pas la peine d'approfondir (l.36). L'attitude du jury est ainsi remise en cause et dénoncée. Les préjugés étaient pour moi (l.34) ; ce sont les préjugés qui l'ont sauvé. Rousseau emploie aussi le verbe se contenta (l.36), qui est un verbe restrictif. [...]
[...] Les Confessions, Livre II Jean-Jacques Rousseau : Le ruban volé Introduction En juin 1762, l'Émile est condamné à Paris et à Genève par les autorités civiles et religieuses. Rousseau doit fuir vers la principauté de Neuchâtel. Il est bouleversé par ce qu'il considère comme une persécution, persuadé qu'il est incompris et qu'il doit se justifier, en particulier à la suite de la publication du pamphlet de Voltaire. Il décide donc de rédiger ses confessions pour permettre au lecteur de juger par lui-même. [...]
[...] La scène, qui confronte deux personnes soupçonnées, se déroule devant une assemblée nombreuse (l.19). Une seule personne se distingue du groupe : le compte de la Roque (l.19 et 36). Rousseau maintient son accusation tout au long de l'interrogatoire : je dis, en rougissant, que c'est Marion qui me l'a donné (l.9) et je confirme ma déclaration, et lui soutient en face qu'elle m'a donné le ruban (l.26). Marion tente de se défendre : elle nie (l.22). Son attitude est décrite par le narrateur : elle me jette un regard qui aurait désarmé les démons (l.21) ; la pauvre fille se mit à pleurer (l.26) et cette modération (l.31). [...]
[...] Il confirme déclaration et lui soutient en face (l.25-26). Marion est bouleversée, envahie par l'émotion ; elle se sent prise au piège et ne sait pas quoi faire devant tant d'audace. Elle se défend, mais ne se permet pas la moindre invective (l.31). C'est un vrai face à face entre le faux et le vrai, le mensonge et la vérité. Rousseau théâtralise cette scène : en effet, on assiste à un véritable coup de théâtre, car c'est le mensonge qui gagne. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture