En juin 1762, l'Émile est condamné à Paris et à Genève par les autorités civiles et religieuses. Rousseau doit fuir vers la principauté de Neuchâtel. Il est bouleversé par ce qu'il considère comme une persécution, persuadé qu'il est incompris et qu'il doit se justifier, en particulier à la suite de la publication du pamphlet de Voltaire. Il décide donc de rédiger ses confessions pour permettre au lecteur de juger par lui-même.
Les Confessions s'ouvrent sur une déclaration d'intention. Cette démarche du préambule permet à Rousseau de se définir lui-même, de mettre en évidence le caractère unique de son œuvre, et d'insister sur le problème majeur de son projet : celui de la sincérité.
[...] Il emploie les mots exemple et imitateur précédé de l'affirmation péremptoire jamais point pour affirmer que son œuvre est unique, ce qui est faux, puisque Montaigne et St-Augustin avaient déjà écrit leurs confessions. Il considère l'avenir en affirmant que personne d'autre ne l'imitera, ce qui est très présomptueux. Il se compare encore dans un second temps aux autres hommes (l.6). Il affirme son caractère unique : moi seul (l.4). Les comparaisons sont faites par la négation (l.4 à 7). Il s'agit pour lui d'affirmer avec force sa singularité. L'image du moule (l.7) exprime le fait qu'il est unique, car il n'a pas été utilisé après lui. [...]
[...] Les Confessions, Livre I Jean-Jacques Rousseau : Préambule Introduction En juin 1762, l'Émile est condamné à Paris et à Genève par les autorités civiles et religieuses. Rousseau doit fuir vers la principauté de Neuchâtel. Il est bouleversé par ce qu'il considère comme une persécution, persuadé qu'il est incompris et qu'il doit se justifier, en particulier à la suite de la publication du pamphlet de Voltaire. Il décide donc de rédiger ses confessions pour permettre au lecteur de juger par lui-même. [...]
[...] Il s'adresse aux hommes pour être jugé et pour qu'on le connaisse mieux. Il évoque également le besoin d'être jugé par le souverain juge (l.10). Le troisième paragraphe commence par un défi. Rousseau théâtralise en évoquant le jugement dernier (l.9). Il éprouve une grande fierté d'avoir écrit ce livre : je dirais hautement (l.10). Rousseau n'a aucune crainte ; il a l'audace d'interpeller Dieu (l.17). Il se déclare incomparable, mais demande à Dieu la comparaison avec ses semblables pour montrer qu'il est singulier. [...]
[...] les intentions et les obstacles Rousseau fait une déclaration d'intention. Il annonce ses trois ambitions : tout d'abord, réaliser une entreprise annoncée comme unique, puis la consacrer à parler de soi et enfin parler de soi en toute sincérité, dans toute la vérité de la nature c'est-à-dire qu'il ne cachera aucune faute commise. Cependant il se contredit, car il précise qu'il se peut qu'il utilise quelque ornement (l.13). La limite entre le vrai et le faux est un peu floue : en effet, il emploie les mots supposer et avoir pu l'être Il se donne une excuse : ce serait pour remplir un vide occasionné par [son] défaut de mémoire (l.14). [...]
[...] Il y a dans la vie de Rousseau des actions bonnes, mais aussi mauvaises indignités (l.19)). Il souhaite tout révéler sans rien cacher. On relève le champ lexical de la transparence : montrer (l.2) ; franchise (l.12) ; dévoilé (l.17) ; sincérité (l.21). Rousseau insiste sur le fait qu'il ne mentira pas de façon délibérée : je dirais (l.10) ; il ne souhaite rien cacher et donne la même importance au bien et au mal. Le parallélisme je n'ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon (l.12) insiste sur l'égalité entre le mal et le bien. [...]
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