Charles Duclos naît en 1704 et c'est en 1740, qu'il commence à faire paraître ses écrits. Il publie ainsi cette année-là l'histoire de Mme de Luz, suivie des confessions du comte de ****, paru en 1741. Ce roman a un tel succès qu'il est réédité pas moins de six fois en 1742. Charles Duclos est en effet l'une des grandes personnalités qui ont marqué le XVIIIe siècle. En 1739, il est nommé à l'Académie des inscriptions et des Belles Lettres. Puis en 1745, il devient historiographe de France avec son livre, l'Histoire de Louis XI. Enfin en 1747, il est élu à l'Académie Française dont il devient le secrétaire perpétuel en1755. En 1751, il écrit un ouvrage sur les usages et les caractères de son époque, Considérations sur les mœurs de ce siècle.
On peut enfin citer cette maxime tirée des Mémoires pour servir à l'histoire du XVIIIème siècle, qui résume bien le contenu de notre ouvrage et les préoccupations littéraires de Duclos : « L'amour, la galanterie, et même le libertinage, ont de tout temps fait un article si considérable dans la vie de la plupart des hommes […] que l'on ne connaîtrait qu'imparfaitement les mœurs d'une nation si l'on négligeait un objet si important. »
Nous nous demanderons si le roman correspond à la définition du roman mondain ou bien s'il cache autre chose.
[...] La nature n'existe pas, description luxueuse de l'intérieur. Le principe du roman mondain, ce sont les conquêtes amoureuses. Un personnage célèbre pour ses conquêtes (appelé roué) va apprendre au novice les règles de séduction. Le principe est de séduire une femme, lui faire croire qu'il l'aime (plus une femme résiste, plus elle vaut la peine d'être chassée). Une fois qu'il a réussi, il doit la quitter (assez tôt), il doit le publier alors qu'elle doit le cacher. L'intérêt de le rendre public c'est que ce public justement apprécie ces conquêtes, il acquiert ainsi une réputation de séducteur au sein de la société. [...]
[...] Ce roman est similaire aux égarements du cœur et de l'esprit de Crébillon, la différence c'est de savoir si Meilcour, personnage principal de ce roman, va lui aussi retomber dans la vertu. [...]
[...] Le choix de ses conquêtes dépend uniquement de la société et de ce qu'elle en dira. On peut lire un aveu si public fut fort de mon goût, parce qu'il flattait ma vanité ou encore un jeune homme à la mode, car j'en avais déjà la réputation, se croirait déshonoré s'il demeurait quinze jours sans intrigue, et sans voir le public occupé de lui L'important pour lui est, semble-t-il, que l'on reconnaisse son talent pour les conquêtes : Elle n'épargna rien pour me retenir, mais mon parti était pris, j'étais résolus d'immoler mon plaisir à l'opinion et aux caprices du public Pour lui ce n'est pas sérieux puisqu'il évoque le public comme s'il jouait un rôle, d'où la notion de talent. [...]
[...] Plus qu'un roman mondain, les confessions du Comte de a une visée moraliste dont on pourrait résumer l'idée par la maxime : L'état le plus incommode pour un honnête Homme est de ne pouvoir pas accorder son cœur et sa conduite C'est ce que réussira le protagoniste à la fin en se retirant du monde. On peut résumer son ouvrage par cette citation : il s'agit donc d'examiner les devoirs et les erreurs des hommes ; mais cet examen doit avoir pour objet les mœurs générales, celles des différentes classes qui composent la société Il faut des tableaux et non des portraits d'où les personnages stéréotypés de la dévote, la marchande et les voyages en Angleterre, en Espagne ou en Italie. [...]
[...] Il explique son changement par ces termes : Nous jouissons de cette union des cœurs, qui est le fruit et le principe de la vertu. Ce qui m'attache le plus à ma femme, c'est que je lui dois cette vertu précieuse, et sans doute elle me chérit comme son ouvrage D'ailleurs, il se reconnaît lui-même comme un libertin. On peut aussi mentionner le fait que Duclos fréquente les salons notamment celui de Mme Tencin et qu'il y côtoie Fontenelle ou Marivaux. [...]
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