« Comme la société du Moyen-Age s'équilibrait sur Dieu et sur le diable, ainsi la nôtre s'équilibre sur la consommation et sur sa dénonciation ». Dans La Société de Consommation, Baudrillard critique sévèrement la société de consommation, et plus particulièrement ce que les hommes sont devenus à cause de celle-ci. La société de consommation aurait transformé les relations humaines, la façon dont l'individu réfléchit et comment il se perçoit. Il analyse la place de l'objet dans la société, ainsi que le nouvel équilibre que la consommation apporte à la société et les conséquences sur l'individu, à la fois socialement et psychologiquement.
[...] La redistribution se traduit par une ségrégation, elle renforce les inégalités. Les conséquences du développement industriel et du progrès technique et des structures mêmes de la consommation peuvent être d'importantes nuisances. Certaines activités productives et consommatrices ne sont que palliatives aux nuisances de la croissance. Il existe aussi des nuisances culturelles, mais on ne peut pas les calculer, ainsi que des nuisances sociales, comme l'instabilité de l'emploi dû à la mobilité de tous les facteurs de production, l'insécurité. Le système de la société de consommation s'épuise dans sa reproduction. [...]
[...] Le ludique régit de plus en plus nos rapports avec les autres. Le véritable message que délivrent les médias n'est pas le contenu, mais la transition elle-même, un message de consommation du message, fonction de conditionnement et de méconnaissance. Le contenu nous cache la plupart du temps la fonction réelle du médium, le message réel est le changement structurel opéré en profondeur sur les relations humaines. On passe du message centré sur le signifié à un message centré sur le signifiant. [...]
[...] Nous sommes devenus l'excrément du temps Le temps libre proprement dit est impossible. Le loisir reproduit le même schéma que le temps voué à la production ou à la consommation. Il se caractérise généralement par des activités régressives comme le bricolage ou la pêche. Cependant le loisir est vécu comme une obligation. Il obéit à la morale collective de maximisation des besoins et des satisfactions, et à un code de distinction. Le loisir est la consommation de temps improductive. L'individu revendique son temps libre comme richesse, il est témoin du statut social. [...]
[...] La fatigue est la seule forme d'activité opposable à la contrainte de passivité générale qui est celle des rapports sociaux actuels. Elle devient, comme la violence, un trait de distinction. Conclusion et critique : un ouvrage avant-gardiste et théorique La consommation a transformé la société sous plusieurs aspects. Le rapport à l'objet est devenu primordial. Cependant, ce n'est pas l'objet ou le bien lui-même qui est important, mais le signe qu'il dégage, la valeur qu'il représente. La société de consommation créer son propre langage, celui des codes et des signes. Elle introduit avec ceux-ci le concept d'ambiance, qui sollicite l'individu. [...]
[...] Le monde des objets et des besoins serait ainsi celui d'une hystérie généralisée. Puisqu'il ne peut jamais y avoir de satisfaction, on ne peut donc jamais définir le besoin. Les conduites de consommation sont en fait des expressions métaphoriques du désir, la fonction individuelle n'y a pas de place, c'est la fonction sociale d'échange, de communication, de distribution de valeurs à travers un corpus de signes, elle est collective. Ce n'est pas une fonction de jouissance, mais de production, où la jouissance n'est pas une finalité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture